L’oiseau est mort, les enfants ont trouvé son petit corps
tout raide et tout froid. Bien sûr les enfants étaient tristes que l’oiseau
soit mort mais ils étaient aussi contents de pouvoir s’occuper de lui en lui
offrant une sépulture décente. Ils l’ont donc emporté dans le bois et ont
creusé un trou dans la terre. Ils l’ont enveloppé dans des feuilles de vigne et
l’ont posé dans le trou. Ensuite ils l’ont recouvert de fougère, de petites
violettes blanches et de jonquilles. Puis ils ont chanté et pleuré avant de
déposer sur sa tombe une pierre sur laquelle ils ont écrit : « ici
repose un oiseau qui est mort. »
Un texte de 1938 qui fut illustré en 1958 par Remy Charlip. Décédée en 1952,
Margaret Wise Brown n’aura jamais vu son histoire mise en images. Édité pour la
première fois en France, cet album devenu un classique de la littérature
jeunesse américaine est pour le moins surprenant. Par la modernité de son thème
d’abord. L’évocation de la mort est empreinte d’une certaine justesse et ces
enfants voulant organiser des funérailles comme les grandes personnes ont
quelque chose de touchant. Par la simplicité de ces illustrations et de sa mise
en page ensuite. Une vraie patine dans le trait et les couleurs de Charlip. Le
coté suranné fait tout le sel de ce petit livre qui, contrairement à bien
d’autres, ne galvaude pas le qualificatif de « vintage ».
L’organisation de l’ouvrage est répétitive et fait se succéder des double-pages
de texte et des doubles-pages illustrées totalement muettes.
Une vraie plongée dans le patrimoine de la littérature jeunesse mondiale.
L’occasion de découvrir s’il en était encore besoin que si les choses ont bien
changé en 75 ans, certains « vieux » albums possèdent aujourd’hui
encore un incontestable charme.
Une chanson pour l’oiseau de Margaret Wise
Brown et Remy Charlip. Didier jeunesse, 2013. 48 pages. 11,90
euros. A partir de 5 ans.