Avec : Gérard Depardieu, Sandrine Bonnaire, Maurice Pialat, Alain Artur, Yann Dedet, Brigitte Legendre, Jean-Claude Bourlat, Jean-Christophe Bouvet...
Genre : Drame.
Origine : France.
Durée : 1 heure 43.
Date de sortie : 2 septembre 1987.
Synopsis : La jeune Mouchette, 16 ans, tue son amant. Tout le monde pense que le défunt s'est suicidé. Mais l'adolescente ressent le besoin de confier son crime à l'abbé Donissan, le vicaire du village. Une relation étrange, malsaine et fallacieuse se noue entre eux.
Bande annonce française
Il y à bien quelques films qui attise ma curiosité mais à ce jour, je n'avais encore jamais vu de film de Maurice Pialat. Son cinéma me faisais peur, j'avais peur de m'ennuyer et je n'osais pas faire le premier pas. Pourtant, malgré mes craintes, je dois bien admettre que le cinéaste à su marquer le cinéma français et pour ma culture personnelle, j'avais quand même bien envie malgré tout de tenter l'expérience. C'est ainsi que j'ai profiter d'une diffusion en salle à la Cinémathèque française pour me plonger un peu dedans en découvrant son "Sous le soleil de Satan".
N'ayant vu aucun film de lui auparavant, je ne savais pas trop à quoi m'attendre et c'est peut être pour ça que j'ai été déstabilisé devant ce scénario écrit par Sylvie Pialat et Maurice Pialat d'après l’œuvre de Georges Bernanos. N'étant pas très friand d'habitude des films religieux, j'aurais du m'attendre à ce que le film ne me parle pas mais bon j'ai quand même voulu passer outre et au final, contre toute attente, ce n'est pas l'aspect religieux qui m'as le plus dérangé. Bien au contraire, ce combat dans sa foi du personnage de Donissan m'as même semblé intéréssant de même que les interventions de Menou-Segrais.
Non, ce qui m'as le plus ennuyé, c'est l'histoire de Mouchette en fait. Avec elle, le film part dans un délire que je ne comprends pas très bien et qui ne me corresponds pas. Cette histoire de rédemption avec le personnage de Mouchette perdu dans sa mythomanie et sa folie suicidaire ainsi que l'apparition du maquignon, incarnation de Satan, en passant par la résurrection... tout ceci me dépasse grandement, ne me parle pas et l'ensemble étant assez froid, je me suis quand même plus souvent ennuyé qu'autre chose.
Pourtant, je n'ai pas trouvé le casting mauvais bien au contraire. Gérard Depardieu est très bon en Donissan. Il à un jeu très théâtral mais ça colle bien avec l'univers littéraire de ce film. Il incarne son personnage avec conviction et possède un certain charisme qui permet de ne pas rendre son personnage trop ridicule (du moins à mes yeux vu que les propos ne me parlent pas). J'ai bien aimé ses échanges avec Maurice Pialat qui se donne le rôle de Menou-Segrais. A l'image de son film, son jeu est très sobre, très simple, sans fioritures mais j'ai quand même bien apprécié.
J'ai moins aimé le jeu de Sandrine Bonnaire en Mouchette mais c'est pas vraiment de la faute de l'actrice qui fait ce qu'elle peut, je pense que ça vient plus de son personnage lui même. Vu que je n'ai éprouvé aucune empathie pour elle, j'ai été assez détaché de sa prestation trouvant même que parfois elle en faisait un peu trop. L'actrice réussit quand même à bien s'en sortir dans le rôle de la jeune femme rebelle puisqu'elle m'ait apparu plus consistante que ses amants à savoir Alain Artur en Cadignan ou Yann Dedet en Gallet auquel j'ai moins cru. J'ai bien aimé sinon quand même la petite apparition de Jean-Christophe Bouvet en maquignon. Son personnage ne me parle pas mais j'ai bien aimé l'interprétation de son comédien.
Après en avoir tant entendu parler, je m'attendais à plus de folie dans la mise en scène de Maurice Pialat. Ayant reçu la palme d'or (une palme controversé), je me disais que visuellement il y aurait quand même des choses intéressantes mais force est de constater que j'ai trouver ce film sobre et très froid. La caméra est posé, il ne se passe pas grand chose, c'est très calme et cela à contribué pour beaucoup aussi à l'ennui que j'ai pu ressentir. Alors oui, le côté posé et glacial peut coller avec ce film mais sur l'ensemble d'un long métrage, j'ai quand même trouvé ça très long.
De plus, le film à pris un sacré coup de vieux je trouve. J'ai ressenti de la poussière dans cette mise en scène, un côté "vieille France" qui ne me dérange pas toujours mais qui ici m'as donné une odeur de naphtaline. Alors certes, c'est pas mauvais, mais déjà déstabilisé par un délire religieux auquel je n'adhère pas, cette réalisation à fini de m'achever. Ce qui est surprenant malgré tout c'est que je ne la trouve pas totalement mauvaise avec des plans assez marquant comme le plan final sur Gérard Depardieu mais ne rentrant pas toujours dans le film, j'ai eu du mal à m'y attacher surtout que même la musique signée Henri Dutilleux est assez poussiéreuse même si elle colle à son sujet.
Pour résumer, je ne regrette pas d'avoir vu "Sous le soleil de Satan" mais je suis quand même sorti de ma séance mitigé. C'est pas la claque que j'espérais et en même temps, avec le recul, le film continue quand même de me travailler. C'est une sensation assez bizarre car je ne peux pas dire que j'ai aimé ce film mais à côté de ça, j'y ait trouvé des petites choses intéressantes qui me laisse penser qu'un second visionnage sera peut être bénéfique même si je n'ai pas envie de renouveler l'expérience tout de suite. Je vais quand même plus tard tenter de découvrir d'autres films de cinéastes car même si celui ci m'as laissé sur ma faim, je pense quand même qu'il vaut le coup d’œil au moins une fois.