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Le fiasco éolien

Publié le 15 mai 2013 par Magazinenagg
Les politiciens sont sans conteste des magiciens des manœuvres électoralistes, mais quand vient le temps de choisir les pôles de développement économique du futur, ils figurent plutôt parmi les nuls.
Le fiasco annoncé de la filière éolienne démontre une fois de plus que l’interventionnisme étatique pour favoriser le développement économique est la plupart du temps voué à l’échec.
Au milieu des années 2000, le gouvernement Charest, subjugué par les activistes écologiques qui pullulent au Québec, a imposé des quotas d’énergie éolienne à Hydro-Québec. Selon le discours prédominant, l’éolien représentait la filière énergétique de l’avenir et il fallait embarquer avant que le train passe. Les entrepreneurs ont tout de suite compris que les subventions couleraient à flots et se sont empressés d’embaucher des lobbyistes pour mousser leurs projets auprès des élus locaux, régionaux et nationaux. Qui pourrait les en blâmer? C’est dans la nature même des entrepreneurs de trouver l’argent là où elle est et au Québec elle est au gouvernement.
Depuis, on découvre qu’Hydro-Québec produit des surplus qu’il écoule aux États-Unis à perte. Le coût actuel de l’éolien est d’environ 9.7 cents/kWh (voir ceci) et le prix sur le marché américain est de 4.5 cents/kWh. C’est le monde à l’envers. Le Québec pauvre subventionne les riches Américains. Est-ce que ceci expliquerait cela ?
Aujourd’hui les politiciens ne savent plus comment se sortir de ce programme de gaspillage de fonds publics. Aucun politicien n’aura le courage de mettre fin à un programme dont dépendent des emplois en région. Il est plus rentable électoralement de continuer à gaspiller des centaines de millions plutôt que de se mettre à dos les écologistes, les syndicats et les régions.
Croyez-vous un seul instant que si Hydro-Québec était une entreprise privée qu’elle construirait encore plus d’éoliennes ? Seuls les monopoles d’État peuvent se permettre de telles idioties. Hydro-Québec privatisée paierait des impôts et redevances au gouvernement, distribuerait des dividendes aux actionnaires pour renflouer nos fonds de pension, mais ne subventionnerait pas les Américains à coût de centaines de millions.
Mes amis interventionnistes, pour qui hors de l’État point de salut, vont me répondre que ce n’est pas le monopole public qu’il faut blâmer, mais les politiciens qui imposent de mauvaises décisions à Hydro-Québec. Ils refusent d’accepter que les politiciens soient incapables de ne pas intervenir à des fins électoralistes auprès des entreprises qu’ils contrôlent. La rentabilité est un critère bien secondaire. Si elle est au rendez-vous, c’est la cerise sur le gâteau. Il n’y a donc qu’une solution à ce problème : privatiser Hydro-Québec. Mais c’est une vache sacrée intouchable. La moindre allusion à la privatisation d’Hydro ramènerait dans la rue la moitié de la population qui ne paie pas d’impôt.
(Voir David Descôteaux, Minarchiste, François Pouliot)

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