Une voix, une voix qui vient de si loinQu’elle ne fait plus tinter les oreilles,Une voix, comme un tambour, voiléeParvient pourtant, distinctement, jusqu’à nous.Bien qu’elle semble sortir d’un tombeauElle ne parle que d’été et de printemps,Elle emplit le corps de joie,Elle allume aux lèvres le sourire. Je l’écoute. Ce n’est qu’une voix humaineQui traverse les fracas de la vie et des batailles,L’écroulement du tonnerre et le murmure des bavardages. Et vous? Ne l’entendez-vous pas?Elle dit « La peine sera de courte durée »Elle dit « La belle saison est proche ». Ne l’entendez-vous pas? Quelques traces de craie dans le ciel,Anthologie poétique francophone du XXe siècle