Le Burkina Faso, pays enclavé s’étendant jusque dans la région sahélienne, région du monde des plus arides, l’eau est l’un des besoins le plus important pour les populations et les activités qui en sont tributaires. En effet, l’économie burkinabè étant basée en majeure partie sur l’agriculture et l’élevage à des fins alimentaires des populations et d’exportation, l’eau les mène dans un combat de tous les jours en raison de son climat sec et de sa pluviométrie modeste. D’ailleurs, sur tout le territoire du Burkina Faso, seulement 0,1% est recouvert d’eau. Les précipitations pluviométriques sur le territoire du Burkina Faso sont assez faibles et la faible capacité d’absorption des sols, contribuent majoritairement à alimenter des cours d’eau peu puissants qui coulent presque tous vers les pays voisins du Sud. Les précipitations moyennes n’atteignent guère plus de 748 millimètres et même beaucoup moins dans les régions du Nord du pays. Conséquence, le Burkina Faso dispose de ressources en eau relativement limitées et la question de l’allocation optimale de l’eau entre différents usages se pose aujourd’hui avec plus d’acuité. La nécessité de satisfaire une demande en croissance rapide que ce soit pour l’eau potable, l’électricité ou le riz, va nécessiter des plans d’investissements adéquats afin d’éviter des pénuries qui freineront la croissance. L’eau au Burkina Faso, c’est la vie au sens large. Avec un climat comme celui de ce pays du Sahel, l’eau c’est important car cela nous touche tous et occupe une part importante dans nos activités quotidienne. Bien que dans les dernières décennies l’accès à l’eau se soient grandement améliorer dans les principales zone urbaines et rurales du Burkina Faso, il reste encore difficile principalement dans certains villages où l’ont ne trouve même pas un seul forage. Dans ce contexte, maîtriser l’eau pour faire reculer la faim est plus qu’une nécessité surtout dans la région du Sahel. Sans cette maîtrise, les ambitions de lutte contre la pauvreté et de développement pour un pays comme le Burkina, c’est-à-dire de croissance économique forte et soutenue sur une longue période, se trouvent relégués au second plan par des préoccupations de survie. Malheureusement à l’heure actuelle, une frange très importante de la population, surtout celle démunie des zones rurales ou « non loties » n’a toujours pas accès à l’eau potable, donc n’ont pas accès aux systèmes d’assainissement de façon durable. La maîtrise de l’eau est l’une des clés pour résoudre peut-être une bonne fois pour toute, la question de l’autosuffisance alimentaire car le Burkina souffre moins de la disponibilité absolue de la ressource en eau que de sa mauvaise distribution dans l’espace et dans le temps, ainsi que de la grande imprévisibilité de cette distribution. Signalons aussi la très faible mise en valeur des ressources en eau dont dispose le Sahel, alors que d’énormes quantités d’eau sont stockées dans les nappes souterraines. Gérer l’eau dans un contexte d’incertitudes et de risques, c’est là le défi que nous devons relever. L’absence d’eau durant les périodes de sécheresse a des conséquences désastreuses sur l’agriculture, l’élevage, l’hygiène et la santé et par voie de conséquences sur l’alimentation des populations rurales. C’est pourquoi, il est important de mobiliser les compétences, les savoir-faire et les ressources financières pour faire de la maîtrise de l’eau une priorité stratégique de première importance afin de réduire la vulnérabilité structurelle du pays. Pour remédier à ce problème, il faut des barrages, des forages, des puits. Par exemple, dans les villages, il faut des forages adaptés pour répondre au besoin d’une population toujours grandissante dans le but de faire face à une malnutrition endémique par le développement des cultures vivrières et de maraîchages afin d’atteindre dans un premier temps, l’autosuffisance alimentaire et dans un second temps, produire des surplus pour développer des activités génératrices de revenus au profit des populations rurales du Burkina Faso. D’une manière générale les réflexions ne peuvent plus se borner à l’échelle nationale dans la mesure où l’eau est à partager avec les pays voisins inclus dans les bassins versants et que les pays d’Afrique de l’Ouest sont en train d’interconnecter leurs sources d’énergie. Il serait donc intéressant que la coopération internationale en matière de gestion et de maîtrise de l’eau soit de plus en plus le leitmotiv de nos Etats.
Raphaël KAFANDO