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Et j’ai lu l’empereur c’est moi, et maintenant je suis bien ennuyée pour vous en parler …

Publié le 14 mai 2013 par Pimprenelle2

Il y a peu je vous racontais mon émotion à la vision d’un reportage du magazine sept à huit, qui m’a permis de retrouver un enfant devenu homme, un enfant dont j’avais appris l’existence chaotique et autistique à travers le récit talentueux et poignant de Françoise Lefèvre, sa mère.

Je vous ai dit combien ce récit m’a hanté des années durant, combien je me suis demandé combien cette lutte menée par cette femme contre les institutions, qui pour tout avenir proposaient un éloignement, placement en milieu psychiatrique, les regards, l’incompréhension des "braves" gens face à ces cris qui ne pouvaient être à leurs yeux que ceux d’un enfant capricieux, un enfant qui lui phagocytait tout son temps, son énergie, lui bouffait la tête le corps l’âme, ne lui autorisant ni répit ni repos.

Alors lorsque j’ai retrouvé Julien devenu cet homme à la beauté troublante et magnétique, un Hugo comédien metteur en scène et écrivain, que j’ai entendu qu’à son tour il avait écrit un livre, j’ai su qu’il me fallait le lire.

Je l’ai lu, suis passée de l’autre côté du miroir et ce que j’y ai découvert n’a fait qu’accroître mon trouble et mon questionnement.

Tout d’abord précisons qu’Hugo, puisqu’il c’est ainsi qu’il nous faut à présent le prénommer, est atteint d’une forme rare d’autisme nommée asperger. Hugo est donc un autiste a haut quotient intellectuel, chose aussi rare chez les autistes que chez le commun des mortels. Parce que l’autisme est une pathologie multiforme, un fatras de symptômes, un syndrome bien plus qu’une maladie, que je croyais être en capacité de définir, suite aux différents témoignages qui m’était arrivé de lire.

Alors ce que j’ai découvert c’est bien sûr l’histoire d’une résurrection, d’une intégration sociale réussie, d’un enfant qui s’est ouvert au monde, car un jour il en a pris la décision. Car si l’on en croit, et pourquoi ne pas le croire, Julien savait parler mais avait décidé qu’il en serait autrement, Julien avait conscience de son existence, mais surtout de sa supériorité. Mais Julien avait décidé de mettre toute son énergie à régresser afin de réintégrer le ventre maternel. Parfois, un mot lui échappait, il se trahissait, s’éloignant un peu plus de son but. Et puis sa mère guettait mettait en place des jeux, des pièges, pour enfin le faire sortir de cette prison dont il avait lui-même dressé les murs.

Aujourd’hui, Hugo, le bel Hugo a revêtu le masque de la normalité. Il a appris les codes, donne le change, feint la normalité. Mais sa colère ne l’a pas quitté, ni son sentiment de supériorité. Plus troublant encore est la qualité de son analyse, sa capacité à l’auto-analyse, mātinee de violence verbale et d’un total manque d’empathie. Alors non, contrairement à ce qu’il m’a été donné ici et là, Hugo n’est pas guéri, nul ne guérit de l’autisme, on fait avec, c’est tout, et c’est déjà beaucoup.

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L’empereur c’est moi d’Hugo Horiot, aux éditions Iconoclate


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