Il faut entendre l'ouverture de ce disque avec "How Did We Get Here in the First Place?". La voix du Norvégien Frederik Eckloff plante le décor. Possédée, fausse, fragile, perdue, elle guide le morceau qu'un glockenspiel vient accompagner. "You And I" prouve alors que la ballade ne sera pas sans encombres. On pense au premier album de Woods, à Ariel Pink, Ty Segall évidemment. Le tambourin est de rigueur, la percussion gentille, la guitare doucereuse. On reste quelque peu béat devant tant de coolitude bancale.
Quand du je-m'en-foutisme aboutit la lumière sur les six minutes de "The Light Of My Day" on croit alors au miracle. Il y a du Daniel Johnston dans cette ballade illuminée que rien ne vient perturber, si ce n'est un harmonica inspiré (le titre de l'album ne laisse d'ailleurs rien au mystère, intitulé comme celui du fou-chantant américain précédemment nommé). Et la grande force de cet album, si ce n'est d'installer tout le long une douce ambiance décontractée avec des fleurs dans les cheveux, c'est de compter autant de vrais bons morceaux que de morceaux. Douze sur douze, comme un permis de conduire vierge de tout excès.
En bref : un collectif de jeunes illuminés nordiques s'engouffre dans la veine psychédélique 60's et livre tranquillement des morceaux pop hors du temps qui semblent être confectionnés avec le couteau-suisse de MacGyver.
AcheterSpace Ducks en vinyl chez L'International Records Le Bandcamp de Halasan Bazar