Image d'artiste de la nouvelle exoplanète Kepler-76b et de son étoile D.AGUILAR / CFA
Elle s’appelle Kepler-76b, mais on la surnomme aussi «planète d’Einstein». Une nouvelle exoplanète a été découverte par une équipe israélo-américaine en utilisant la théorie de la relativité d’Albert Einstein, a rapporté lundi le Centre d’astrophysique Harvard-Smithsonian (CfA).
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C’est la première fois que cette méthode est utilisée et elle a porté ses fruits. En général, ce sont deux autres méthodes qui sont employées: celle des vitesses radiales et celle des transits. Mais les scientifiques du CFA, en partenariat avec une équipe de l’université de Tel-Aviv, ont décidé, à l’aide des données recueillies par le télescope Kepler, de reprendre une technique initiée il y a dix ans.
Une méthode originale et sans contraintes
Contrairement à la méthode des vitesses radiales, elle ne nécessite pas un spectre de haute précision et contrairement à celle des transits, la méthode «Einstein» n’a pas besoin d’un alignement précis de la planète avec son étoile. Cette technique originale reprend un aspect de la théorie de la relativité d’Albert Einstein qui recherche plusieurs effets se déroulant simultanément lorsqu’une planète est en orbite autour de son étoile, explique le CfA. C’est notamment à travers l’observation de la lumière plus ou moins reflétée par cette étoile selon sa position que les scientifiques ont réussi à repérer la planète qui l’accompagne.
Une fois qu’elle a été identifiée, sa présence a été confirmée par la méthode des vitesses radiales d’après des données recueillies notamment par le spectrographe Sophie de l’Observatoire de Haute-Provence.
Un «Jupiter chaud»
Le CfA indique que Kepler-76b est un «Jupiter chaud», c’est-à-dire une exoplanète géante et gazeuse (environ 1982°C), deux fois plus lourde et 25% plus large que Jupiter, orbitant très près de son étoile. Elle n’a en effet besoin que d’un jour et demi pour en faire le tour et se comporte de la même manière que la lune avec la Terre, lui montrant toujours la même face. Son étoile, de type F et donc très lumineuse, se trouve quant à elle à 2.000 années-lumière de la Terre, dans la constellation du Cygne, précise le CfA.
Même si la théorie de la relativité ne permet pas encore de repérer des exoplanètes d’une taille similaire à celle de la Terre, l’astrophysicien Avi Loeb, du CfA, se félicite que «chaque nouvelle technique que l’on ajoute à l’arsenal nous permet de sonder des planètes sous de nouveaux régimes» de recherche.