Un vent de panique du côté des marchés ?
Les marchés tanguent car ils reflètent l'état de la crise ; « nous sommes au-delà de l'instabilité » , selon le rapport CyclOpe dirigé par Philippe Chalmin et dont « Les Echos » sont partenaires.
« C'est un choc que l'on voit tous les 20 à 25 ans sur les marchés mondiaux des matières premières. Et il se poursuit. »
Le constat est sans appel pour Philippe Chalmin, le directeur de CyclOpe, ouvrage de référence sur les ressources naturelles. « Revenir sur la problématique de crise était une évidence » dans la 27ème édition du rapport présentée aujourd'hui à la presse, et dont « Les Echos » sont partenaires. « Nous avons vécu dans l'illusion que la crise était passée », s'agace-t-il. Avant d'asséner : « Notre châtiment est d'avoir cru que nous avions les moyens de nous en sortir seuls. »
La planète a du mal à traiter ses problèmes, notamment parce que jamais la gouvernance internationale n'a été aussi faible.
La panne des négociations du cycle de Doha de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) en symbolise l'échec, tout autant que l'indifférence totale dans laquelle s'est déroulée, il y a un an, la 13ème édition de la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (Cnuced), souligne Philippe Chalmin. « Nous sommes au-delà de l'instabilité », prévient le professeur à l'Université Paris-Dauphine. Et les marchés des matières premières tanguent, car ils reflètent l'état de la crise. Selon lui, « la baisse des cours aujourd'hui s'explique assez bien - au-delà de l'humeur des investisseurs - par le vague à l'âme économique dans les pays avancés. »
Deux inconnues majeures
Dans cette période d'incertitude, la Chine et le climat restent les deux inconnues majeures. Les doutes se sont accumulés sur le premier consommateur de la quasi-totalité des matières premières produites sur Terre. Le recul de la production industrielle inquiète. Le coup de frein de sa croissance au premier trimestre (7,7 % après 7,9 % au quatrième trimestre 2012, et au lieu de 8 % attendus par les analystes) a fait vaciller les prix des métaux industriels. La plupart d'entre eux - aluminium, zinc, nickel - accusent une baisse supérieure à 10 % depuis le début de l'année. Le minerai de fer enregistre un repli similaire. Le monde observe le comportement chinois, en particulier la gestion de ses réserves, jugée déterminante pour les mois à venir.
Les matières premières subissent un choc historique
C'est un choc que l'on voit tous les 20 à 25 ans sur les marchés mondiaux des matières premières. Quant aux accidents climatiques, ils ont parsemé l'année 2012, provoquant une flambée historique des prix des matières premières agricoles.
Il y a quelques semaines, les prix des produits laitiers ont atteint des sommets sur les marchés après la sécheresse en Nouvelle-Zélande, le premier exportateur mondial. « C'est la troisième crise agricole mondiale que le monde a connu en cinq ans, insiste le fondateur de CyclOpe. C'est là que se situent les difficultés, avec un lien politique évident, comme en Egypte par exemple. » La mauvaise situation financière du pays, premier importateur mondial de blé, complique fortement ses achats de céréales.
La poursuite de la révolution énergétique aux Etats-Unis s'impose comme un autre événement majeur, qui bouleverse plusieurs marchés. Le pays produit désormais du gaz de schiste pas cher et importe de moins en moins de pétrole. Il consomme aussi moins de charbon, qui trouve en revanche davantage preneurs en Europe.
Fin de l'article. Source : http://www.scoop.it/t/la-penurie-energetique-racontee-par-l-info/
L'urgence de l’autonomie alimentaire
Le droit à l’alimentation et l’autonomie alimentaire, doit être défendu au delà des marchés financiers. Pour cause !
L’alimentation est un droit de l’homme fondamental, reconnu par l’article 25 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et par l’article 11 du Pacte International des Droits Économiques Sociaux et Culturels et dans d’autres instruments du droit international.
Ce droit est pourtant violé de manière systématique, mais s'il l'est, c'est bien parce qu'il est "violable". Celui qui abandonne ses droits se place en "soumission" face au système imposé. Affirmer son autonomie alimentaire est la seule voie possible. Développer ou soutenir la production alimentaire LOCALE, représente la seule alternative économique, politique et humaine.
Citons l'exemple du Mexique pourtant en forte croissance économique. D’après les chiffres les plus récents, au Mexique, 18% de la population totale se trouve en situation de pauvreté alimentaire, dans l’incapacité de subvenir à ses besoins.
Source : http://base.d-p-h.info/fr/fiches/dph/fiche-dph-8695.html : En 1992,seulement 13% de la population mexicaine vivait dans la pauvreté alimentaire. Les chiffres officiels signalent qu’en 1996, soit deux ans après l’ouverture commerciale, la proportion était passée à 27% et que sur cette seule année la pauvreté en patrimoine était passée de 66 à 80% et la pauvreté en capacités de 44 à 62%. (Chiffres officiels Coneval, 2009 p. 24).
Ce problème ne se cantonne pas au Mexique, il existe à l’échelle planétaire et, dans la conjoncture actuelle de la crise énergétique, climatique, politique et financière, la crise alimentaire ne semble en être qu’à ses débuts, et déjà se profile la possibilité d’un mouvement social poussé par le manque de nourriture.
A titre national, en France, quelqu'un pourrait-il prétendre que notre territoire ne permettrait pas de nourrir toute la population Française ? Tout est question de réveil des consciences. A chacun de choisir, entre soumission et autonomie.
Entre les associations de regroupement alimentaires, les AMAP, les jardins associatifs et collectifs, aucune mesure ni obstacle sérieux ne peuvent entraver la volonté de celles et ceux qui décideront de leur autonomie alimentaire. Un droit qu'il faut cesser d'abandonner, une évidence qu'il faut remettre au centre de nos intérêts.
Travail paysan en écologie et gestion durable des territoires.
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Nous avons fondamentalement la capacité de reproduire une culture sur un territoire hérité et de le gérer de manière collective.
L’autonomie s’entend par la capacité des producteurs à choisir leur système de production en se rapprochant le plus possible du concept de souveraineté alimentaire.
L’autonomie alimentaire doit devenir un cadre juridique qui permet le libre exercice des peuples dans la détermination de territoires alimentaires dont ils doivent se réapproprier.
Les paysans sont la base d'une telle autonomie. Leur travail paysan doit définfir l’orientation des processus environnementaux qui permettent la régénération des ecosystèmes, prennent en compte les cycles de l’eau, les semences, la pêche et la chasse, la régénération des sols et la gestion des bois. Un travail paysan défini en écologie comme en gestion durable des territoires.
Si la construction de l’autonomie alimentaire sera atteinte lorsque les agro-écosystèmes permettront de produire des cultures alimentaires, des excédents pour les marchés locaux et comporteront un cycle de production et de repos qui permette de reproduire et de soutenir la biodiversité.
Nous ne sommes pas obligés d'être les animaux domestiques des marchés, dans l'attente de la gamelle accordée (ou pas) par les maîtres de la finance !