Origine: États-Unis/Angleterre
Réalisateur: Park Chan-Wook
Distribution: Mia Wasikowska, Nicole Kidman, Matthew Goode, Dermot Mulroney, Jacki Weaver, Judith Godrèche
Genre: Thriller/Drame/Horreur
Date de sortie: 1er mai 2013
Le Résumé: Après la mort tragique de son mari Richard Stoker dans un accident de voiture, la veuve fragile et solitaire Evelyn, invite son frère Charles à rester quelque temps dans le vaste manoir familial. Cela ne plaît guère à sa fille adolescente, India, qui soupçonne son Oncle Charlie d’avoir quelque-chose à cacher. Des gens commencent à disparaître, la police s’intéresse à l’affaire et dans toute sa solitude, India se rend bientôt compte que Charlie n’est pas prêt à partir, et qu’il cherche à établir un lien entre eux. Un lien très proche…
Ma critique:
Ce qui m’a poussé à aller voir ce film c’est tout d’abord l’esthétique de l’affiche puis le synopsis tout à fait intriguant et je n’ai pas été déçu par ces deux points absolument pas trompeurs. L’affiche est travaillée tout comme le film l’est. La photo est sublime. Les décors, les lumières, les vêtements, tout est fait pour nous plonger dans un univers froid et inquiétant. Stoker est donc un film qui plait, avant tout, pour l’ambiance qu’il propose. Par ailleurs, très vite, on est intrigué par l’histoire avec une première scène énigmatique à l’image de l’ensemble du film. Beaucoup pense à Hitchcock en visionnant ce film, moi je pense plus particulièrement à son film L’ombre d’un doute. En effet, les deux films reflètent une même situation où une jeune fille est subjuguée par son oncle et ne sait pas si elle doit lui faire confiance ou non. Elle est totalement partagée entre sa fascination pour lui et le fait qu’elle sache qu’il ne fait pas que des choses normales et légales. Cette similitude entre les deux histoires est d’autant plus troublante que dans chacun des films, les oncles se nomment Charlie. Que ce soit volontaire ou non de la part de Park Chan-Wook, on est obligés de faire le rapprochement. En outre, le choix de Matthew Goode, en Charlie justement, est vraiment judicieux. Il joue parfaitement le rôle de l’homme mystérieux qui se veut compatissant tout en ayant un comportement particulier. On ne sait jamais comment l’aborder. De plus, il est tellement crédible dans ses moments de violence que cela devient presque inquiétant. En parlant de violence, on apprécie l’inventivité de Park Chan-Wook pour multiplier les armes utilisées: crayon, ceinture et j’en passe. C’est surprenant et ça met mal à l’aise systématiquement. Par ailleurs, on peut regretter le fait que Nicole Kidman n’apparaisse pas plus à l’écran. Le jeu entre les trois personnages aurait pu être accentué pour créer encore plus de rivalité entre la mère et la fille. De plus, on peut regretter aussi un certain manque de sensualité alors que le film joue justement sur cette corde de ce que l’on pourrait appeler une "tension sexuelle". Seule la scène au piano entre India et Charlie fait naitre réellement cette "tension". En ce qui concerne la fin du film, on l’a sent venir dans la mesure où les choses s’accélèrent avec un basculement de la domination plus ou moins attendue. Par conséquent, Stoker est vraiment un très bon film qui marque et reste dans les esprits grâce à sa beauté visuelle et à l’univers inquiétant dans lequel il plonge.