Vu du Trocadéro, l’État n'est vraiment plus la solution, il est même le problème !
Est-ce que de tels incidents étaient prévisibles par ceux qui sont en charge, théoriquement, de la sécurité, grâce au monopole légal de la violence légitime ? Oui, bien sur ! Le quotidien régional "Le Progrès de Lyon" titrait, le 4 mai dernier "Incidents Coupe de la Ligue place Jean-Jaurès: la note risque d'être salée" en réponse aux incidents qui ont interrompu la fête sur la place Jean-Jaurès, à Saint-Étienne, le soir de la finale de la Coupe de la Ligue, du 20 avril dernier.
Les incidents du Trocadéro d'hier n'ont donc rien de spécifiquement parisien et franciliens.
Y a-t-il eu manque de forces policières au Trocadéro ? Oui, certainement ! Mais où était la police alors ? Peut-être en partie occupée à protéger Manuel Valls, suivi, au même titre que les autres membres du gouvernement, par "Huons nos Ministres" ...
Vous souvenez-vous des polémiques dans la presse quand Sarkozy faisait un usage abusif de CRS lors de ses sorties, surtout vers la fin du quinquennat ? Pourquoi la presse ne mentionne pas le fait que l'actuel gouvernement socialiste a repris cette pratique, dès le début, pour toutes ses sorties ? (Rappelez-vous le déplacement en RER de Ayrault, lire le Cri du Contribuable "200 CRS pour chaperonner le Premier ministre en visite en banlieue".)
De toutes façons, les citoyens ont pris la mesure de l'incapacité de l’État à les protéger. Dans le quartier du Triolo à Villeneuve d'Ascq, près de Lille, ou dans le quartier Saint Paul à Bordeaux, les citoyens s'organisent pour faire eux-même la police (lire la Voix du Nord ou Sud Ouest). C'est normal. Quand on est face à un pouvoir autiste, qui ne réagit à rien, ni à l'explosion du nombre de cambriolages un peu partout dans le pays, ni aux immolations de plus en plus nombreuses, ni aux sujets de mécontentements, les citoyens font le bon choix : ne plus croire en l’État, et tenter de s'organiser eux-mêmes.
Une chose est sûre : la capacité que l’État (et ses représentants) a de s'auto-absoudre de ses fautes est de nature à faire monter la moutarde au nez des contribuables et des citoyens de ce pays. Maintenant que tous les groupes sociaux sont conscients du fait qu'il y a quelque chose de pourri au sein des administrations, il sera de plus en en plus dur pour celles-ci de cacher leurs turpitudes. Quand des juges font du militantisme (voir le blog de Delanopolis sur les représailles anti-Clément Reynal Weill), quand des policiers ont un biais extrémiste (voir Copwatch sur les dérives dans la police ou Nouvelles de France sur "Antoine Boutonnet, le commissaire qui ne cache pas ses opinions politiques"), comment croire en la neutralité de l’État et en sa volonté d'être juste et efficace ?
Résumons :
- un État incapable s'assurer les fonctions régalienne (police, justice, armée et diplomatie) mais qui se mêle pourtant de tout
- une police qui n'est au courant de rien, quand ça l'arrange
- un appareil d’État au service d'un clan, celui de François Normal Hollande
- des fonctionnaires à l'impartialité discutable
Relayer l'appel de Claude Goasguen, qui demande la démission de Manuel Valls, est la base, mais ce n'est pas assez. C'est tout le contrat social qu'il faut revoir. La relation entre l’État et ses citoyens est un problème.