En mars 2013, la Commission de la Santé nationale chinoise annonçait de nouveaux cas humains d’infections au virus H7N9. Ce groupe de scientifiques, dirigée par le professeur Chen Hualan de l’Académie chinoise des sciences agricoles, a travaillé sur l’analyse de 970 échantillons prélevés sur les marchés de volailles vivantes situés à Shanghai et dans la province d’Anhui, comprenant de l’eau potable, des excréments, des prélèvements de sol contaminé, du cloaque et de la trachée d’oiseaux. Parmi ces échantillons, 20 se sont avérés positifs au virus H7N9. 10 de ces échantillons avaient été isolés à partir de poulets, 3 à partir de pigeons et 7 de l’environnement.
Une capacité spécifique de liaison au récepteur humain : Le génome complet de 3 souches H7N9 isolées à partir d’un poulet, d’un pigeon et de l’environnement a été séquencé. L’analyse génétique de ces isolats révèle une forte similitude sur les 8 segments d’ARN. 6 sont issus du virus aviaire H9N2, mais les segments qui codent pour la neuraminidase (NA) et l’hémagglutinine (HA), 2 protéines essentielles pour la propagation du virus, sont inconnus. Au sein de la protéine HA du nouveau virus H7N9, les chercheurs ont identifié un acide aminé (appelé résidu leucine) caractéristique du gène HA dans les virus de la grippe humaine. Ce constat suggère que le virus H7N9 aurait, au moins partiellement, acquis une capacité spécifique de liaison au récepteur humain. Un constat qui impose, selon les chercheurs, des mesures fortes, au-delà d’une surveillance renforcée des hôtes aviaires et humains, comme le contrôle des commerces d’animaux. Enfin, ils insistent sur l’urgence de pouvoir évaluer la pathogénicité et la transmissibilité du virus H7N9, et de développer des vaccins et des médicaments antiviraux efficaces.
Mais aucune preuve d’une transmission interhumaine soutenue : Au 8 mai 2013, date du dernier bilan de l’OMS, la Chine notifiait un cas supplémentaire, confirmé en laboratoire, portant le nombre de cas d’infection humaine à H7N9 à 131, dont 32 cas mortels, soit un taux de létalité de 24%. Des enquêtes sont en cours concernant les sources et les réservoirs possibles du virus. Mais l’OMS déclare s’attendre à voir apparaître d’autres cas humains porteurs du virus. Jusqu’à présent, il n’y aucune preuve d’une transmission interhumaine soutenue.
Source: Chinese Science Bulletin April 2013 DOI: 10.1007/s11434-013-5873-4 Isolation and characterization of H7N9 viruses from live poultry markets—Implication of the source of current H7N9 infection in humans et OMS-Gar