C’est autant de conseils que pourraient donner l’équipe du film et que peuvent méditer tous les créateurs ou porteur de projets innovants.
L’équipe vous explique le projet avec enthousiasme, suivez-les…
Première chose à faire, bien s’entourer :
La réalisation du projet « El cosmonauta » est avant tout une aventure humaine, près de 30 personnes collaborent ou ont collaboré ponctuellement au développement du film. Tous se sont investis sans compter pour la beauté du projet, tous ont accepté de différer leur paiement pour permettre au projet de naître et de grandir.
Comme l’équipe dirigeante de Riot Cinema Collective, composée de Carola Rodriguez, Bruno Teixidor et évidemment de Nicolas Alcalà, vous devez pouvoir vous entourer d’un réseau de personnes de différentes compétences qui en leur laissant toute liberté pourront donner leur meilleur.
Ils savent comment fonctionne le milieu de cinéma et ont une vision claire de ce qu’ils souhaitent faire :
Les négociations dans le milieu du cinéma sont très durs, des centaines de projets tous aussi bons les uns que les autres meurent sur le bureau de producteurs. Réussir à réaliser son projet pour un jeune réalisateur, d’une manière « classique » en bénéficiant des subventions est devenu presque impossible. Très rapidement, ils ont compris que produire d’une manière indépendante était la seule façon de réaliser ce projet. Utiliser internet est aussi pour eux le moyen de se démarquer, d’attirer la lumière dans un contexte difficile, tout en sachant que les risques sont calculés. Bénéficier du soutien des internautes a permis de commencer à mettre les choses en marche et de s’affirmer face aux productions classiques.
Ils ont repéré une tendance, et embrasse le changement.
Depuis longtemps, ils ont cette vision, internet n’est pas un frein, mais au contraire un outil formidable de promotion et de diffusion. Ils souhaitent ainsi être les premiers à démontrer que l’on peut bousculer le modèle traditionnel de production et de diffusion et réussir à faire du cinéma comme on le souhaite et en diffusant son film comme on aime les voir.
Dans un contexte où l’industrie cinématographique est confrontée à un bouleversement, à une totale remise en question de la manière de consommer et de diffuser ses produits et ses films. Pris de panique, elle a longtemps cherché à se défendre et à criminaliser les internautes (à travers les lois sinde en Espagne ou Hadopi en France). Les jeunes producteurs pensent au contraire qu’il ne sert à rien de lutter contre la consommation ou contre la liberté qu’offre internet, comme dans d’autres domaines notamment le musique, ce sont les producteurs de films qui doivent chercher de nouveaux modèles économiques et s’adapter. C’est pour cela qu’ils proposeront pour la première fois, gratuitement, l’intégralité du film en téléchargement sur internet.
Ils comprennent que le contenu est roi
Il ne sert à rien de promouvoir les nouveaux modes de financement et de diffusion, si c’est pour faire un film de piètre qualité. Le meilleur moyen de montrer ce que l’on sait faire, c’est de le faire, même si l’on a peu de moyens.
Le premier teaser et les premiers documents explicatifs ont tout de suite étaient appréciés et les internautes ont tout de suite compris ce qu’ils souhaitaient faire.
Quatre mois seulement après, mille producteurs les soutiennent déjà et ils signent avec des investisseurs privés (investissement minimum 1000 €).
Ils connaissent la valeur d’un réseau social
Les réseaux sociaux, Twitter et Facebook ont ça de formidable, Postez quelque chose de qualité et de valeur sur eux et cela se répandra comme une traînée de poudre, même aux personnes non liées au préalable avec vous.
Aujourd’hui, le film compte déjà plus de 4000 amis sur Facebook et plus de 2000 followers sur Twitter.
L’important est de toujours s’appuyer sur la philosophie que l’on s’est donné, de commenter et partager les décisions que l’on peut prendre avec la communauté. Cela permet évidemment d’acquérir une certaine confiance et légitimer les actions menées et d’aller toujours plus loin dans la réflexion.
Grâce à la communauté des internautes, dont ils ont pu tirer une certaine légitimité… ( en le finançant, on peut être sûr qu’il souhaite le voir, non ? ). Ils ont pu très rapidement attirer l’attention des médias et des investisseurs.
Autopromotion est nécessaire
Dans le monde moderne, c’est une nécessité. Le projet « El cosmonauta » aurait pu être un autre projet indépendant de science fiction, que malheureusement personne ne voit. Ils ont très vite compris la puissance marketing et de communication d’un tel projet dans un contexte de lutte contre le téléchargement illégal et de crise du cinéma. Ils sont très vite apparus comme un contre modèle, comme une alternative à la répression.
Ils embrassent le changement en favorisant le partage et la liberté
Les lois anti téléchargement ne sont pas la solution et culpabiliser les internautes ne l’est pas tout autant.
Probablement la leçon la plus importante à retenir, est qu’ils arrivent à démontrer qu’aujourd’hui plus que jamais on peut innover grâce à internet. La promotion et la diffusion est vitale pour le cinéma, il faut aller chercher les spectateurs où ils sont.
Ils ont reçu d’ailleurs dans cette démarche un soutien important en la personne d’Alex de la Iglésia, qui lors du discours à la cérémonie des Goyas 2011, n’a pas hésité à présenter internet comme l’avenir du cinéma. ( Ce qui de la part du président de la cérémonie a un peu provoqué la polémique, vous pouvez vous en doutez, je vous invite à voir cela )
Voici la vidéo
Discours d’Alex de la Iglesia au Goya 2011.