Trésors de la Chine ancienne - Bronzes rituels de la collection Meiyintang

Publié le 14 mai 2013 par Mpbernet

14 mai 2013

C’est une extraordinaire collection jamais encore présentée au public. Pour la première fois en France, au musée Guimet, une plongée dans le temps à travers le plus bel ensemble de bronzes archaïques chinois datant des deuxième et premier millénaires avant notre ère. Et moi qui adore l’art immémorial de la Chine, cette exposition exceptionnelle dans sa richesse et sa diversité m’a permis de mieux comprendre l’importance des bronzes antiques dans cette civilisation immuable.

Le bronze est un alliage de cuivre et d'étain, auquel est ajouté une petite quantité de plomb. Son apparition marque la fin de l'âge de pierre.

Pendant près de deux mille ans, les Chinois utilisèrent du bronze rare et précieux pour fondre de grandes quantités de vases rituels, d'instruments de musique et d'armes qui étaient élégants et finement décorés.

En Chine, dès le XIXe siècle avant J.-C., ils sont les instruments privilégiés des
rites offerts aux mânes des ancêtres pour solliciter leur puissance, notamment sur le champ de bataille.

Masquant les hésitations et la faiblesse d’une métallurgie qui cherche sa maîtrise, l’art du décor mais surtout l’audace des formes atteignent immédiatement à la perfection. Posséder un bronze est un privilège, on entreprend des guerres pour s’en attribuer le butin, on échange des prisonniers pour en obtenir.

Les bronzes anciens faisaient ressortir l'équilibre et la symétrie de la forme pour accentuer leur caractère cérémoniel. Les bronzes peuvent être classés en quatre types principaux d'après leur fonction : vases à nourriture, à vin ou à eau et instruments de musique. Au sein de chaque catégorie, on peut trouver une variation infinie de formes et de motifs qui montrent pleinement l'imagination et la créativité des Chinois de l'époque. Le kouei, par exemple, était un récipient pour le millet cuit qui pouvait apparaître en de nombreux styles différents équivalents aux récipients à riz contemporains. Certains avaient une base circulaire pour stabiliser la panse, d'autres avaient une lourde base carrée ajoutée à la base circulaire pour créer un contraste élégant entre les deux formes. Le ting était un tripode destiné à la cuisson, et comportait une paire d'anses sur les bords pour en faciliter le maniement. Ses trois pieds soutiennent l'ustensile à une distance appropriée par rapport au feu pour la cuisson de la viande. Le tsiue était un ustensile spécialement employé pour réchauffer et boire le vin : il avait un bec verseur et une anse de côté, ainsi que trois pieds qui permettaient de chauffer le vin facilement. Le tsouen était le type principal de récipient à vin et pouvait être soit de forme ronde, soit de forme carrée, ou bien avoir une embouchure ronde et une base carrée.

Admirez avec moi l'équilibre des formes, leur côté pratique, la finesse du décor. Et puis, un autre avantage : pas de foule pour vous empêcher de regarder longuement les détails et ...faire des photos grâce à mon IPhone !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Au Musée Guimet, 6, place d’Iéna, Paris XVIème, ouvert tous les jours de 10h à 18 h. sauf le mardi, exposition jusqu’au 10 juin.