Mon récent billet intergénération, apprentissage & numérique : le tiercé gagnant a fait l’objet de quelques commentaires unanimes pour dire (je résume) que la génération Y n’est rien de plus qu’un concept marketing fumeux pour lequel, notamment, la capacité à utiliser les outils informatiques et numériques n’a rien à voir avec l’âge des utilisateurs. Par contre, pour ce qui est de l’acceptation à exécuter des ordres le petit doigt sur la couture du pantalon… c’est une autre affaire qui n’est pas limitée au moins de 30 ans…
Si je me base sur la récente remarque d’un de mes clients, je ne peux que le confirmer.
Voici son histoire.
Mon interlocuteur est un directeur industriel quinquagénaire de l'agence régionale d'une entreprise du CAC40. Nous parlions des enjeux des réseaux sociaux et plus particulièrement des Réseaux Sociaux d'Entreprise (i.e. : RSE). Il m'expliquait à ce propos, qu'il était confronté au fait que ces jeunes collaborateurs ingénieurs (25-30 ans) n'acceptaient pas de recevoir d'ordres (de missions) sans en comprendre l'utilité. Cette attitude, me direz-vous, est un trait de caractère typique de la fameuse génération Y. Certes. Mais ce qui l'est moins, c'est que mon interlocuteur - directeur industriel quinqua - s'est empressé de me préciser : "le pire c'est que j'ai la même attitude avec ma hiérarchie".
la génération Y a du mal a accepter un ordre sans comprendre (illustration par GDF Suez)
Je ne vais pas non plus vous faire croire que ces personnes étaient des béni-oui-oui avant le web 2.0. Évidemment, les ingénieurs n’étaient pas lobotomisés avant l’arrivée du web 2.0.
Nous n’acceptons plus – toutes générations confondues – d’exécuter sans comprendre.
Au-delà de l’entreprise, nous sommes de plus en plus nombreux a avoir un regard critique vis à vis de l’information et des médias en général. Nous sommes particulièrement méfiants à l’égard de nos dirigeants, et plus particulièrement des politiques. Pour reprendre l’analyse de Gérald Bronner, la confiance des citoyens vis à vis des politiques et de la presse s’érode de plus en plus (voir la vidéo de mon billet La démocratie des crédules)
Les réseaux sociaux publics (Facebook, LinkedIn, Twitter et Viadeo pour ne citer que les principaux) nous permettent de faire valoir nos points de vue, nos désaccords et nos soutiens. Mais ne nous y trompons pas, le web 2.0 n’est pas un privilège réservé à la génération Y… preuve en est, mon cher père qui vient de fêter ses 83 printemps consomme le web 2.0 et des réseaux sociaux 6 heures par jour en moyenne… pour le plus grand bonheur de ses enfants et petits enfants, ne serait-ce que parce que ça le maintient en forme et ça nous procure une source inépuisable de sujets de conversation… même si, avec mes frères, nous devons assurer la hotline
La génération Y de 7 à 77 ans,
ce n’est pas une vue de l’esprit mais la réalité.