Étreinte d'un punk déchu

Publié le 14 mai 2013 par Paulo Lobo
Pour ceux qui ne l'auraient pas compris encore, je suis dans une période de rébellion punk. Je suis contre le système et contre le futur. No future, crie-je à brûle-parpaing dans mon fort intérieur. Je n'aime pas le présent non plus, et le passé est une table que j'ai rasée. Ma position irréversible s'exprime au travers de gestes et regards apparemment quotidiens mais en réalité empreints de rage et de rancoeur. Le matin, devant la glace, j'injurie l'image trop lisse que je produis. Sur le quai de la gare, je traîne des bottes pour faire attendre le train. Quand le contrôleur me contrôle, je prends deux minutes pour chercher le billet dans toutes mes poches. À midi, à l'heure de ma pause, je mange un sandwich brut de brut, sans salade ni garniture, juste le pain. Je suis punk, et je le serai toujours. Je suis punk, et j'ai la haine. J'ai la rage. J'ai le désespoir de la sève qui s'incendie dans mon corps. J'ai la désenvie de tout ce qui m'entoure. J'ai la goutte d'eau qui fait transborder mon vase. J'ai le calepin qui veut me dégommer. J'ai la télécommande qui veut m'éteindre, le sommeil infini qui veut m'étreindre.