Margarita Carmen Cansino est née en 1918 à Brooklyn d'un père espagnol et d'une mère des États-Unis d'origine irlandaise. Tous deux étaient danseurs dans les Ziegfeld Follies. Elle aura aussi deux frères plus jeunes.
De sa mère elle hérite des cheveux roux, de la beauté et du sang bouillant d'irlandaise. De ses frères cadets, elle apprend à mettre son pied à terre et à traiter d'égal à égal avec les hommes. De son père, elle apprend la danse. Si sa mère souhaite en faire une actrice, son père veut en faire une danseuse. Le grand-père paternel de la petite Margarita était propriétaire d'une fameuse école de danse en Espagne et papa veut perpétrer la tradition avec son ainée.
Il lance sa propre école à Hollywood qui aura comme étudiants James Cagney et Jean Harlow. Toutefois la grande dépression ruine ses investissements et le force à fermer son entreprise et il sort sa fille de l'école secondaire pour lui faire faire des tournées avec lui, à danser dans les lieux publics pour gagner des sous. Comme Margarita est mineure, elle ne peut pas travailler aux États-Unis, ils danseront donc au Mexique, dans un lieu touristique populaire pour les gens de Los Angeles. Elle est remarquée là-bas par un dirigeant de la Fox qui la signe pour 6 mois, sous le nom de Rita Cansino. Elle a 17 ans.
Elle tourne un peu pour la Fox qui est fusionnée à la 20th Century. Son nouveau patron, Darryl F.Zanuck n'a pas beaucoup d'intérêt pour Rita et la laisse filer pour la Columbia pictures. Elle marie son agent en 1936. Elle a 18 ans, il en a 36. Son look méditerranéen la confine à des rôles d'exotiques étrangères. Rita, afin de changer cette tendance, se colore les cheveux plus orange encore et change légalement son nom pour celui de sa mère, Hayworth. Howard Hawks lui offre une première visibilité importante.
Harry Cohn, patron de la Columbia, est submergé de courrier à propos d'Hayworth et en fait une star de premier ordre dans les années 40. 5 fois elle fera la une du Times Magazine. Ce dessin tiré d'une photo (parce qu'on jugeait qu'une vraie photo serait trop osée pour l'époque) en 1941 la rend immensément populaire. Les soldats au front ont tous une photo de la belle Hayworth. Elle fait des tournées pour les soldats au combat qui seront aussi populaires qu'Elvis et les Beatles le seront plus tard. En 1942, elle divorce son mari. Elle épouse Orson Welles l'année suivante. Fred Astaire, Gene Kelly, Lee Bowman, Larry Sparks, tous les maîtres danseurs du grand écran partagent la scène avec elle mais les yeux masculins ne voient que la belle grande rousse. Le comité de censure est embarassé en 1946 alors que dans Gilda, Hayworth, qui pourtant ne fera qu'un striptease d'un gant, dégage un pouvoir érotique si puissant qu'on ne sait pas vraiment où ni comment couper...
Une rumeur veut que le nom de Hayworth ainsi que celui de son personnage de Gilda eût été posé sur deux bombes lors des essais de bombes nulcéaire aux États-Unis en 1946 dans les Îles Marshall. Cette rumeur a tant bouleversé Hayworth, être associée à quelques chose d'aussi meurtrier et destructeur et vilain, qu'elle a voulu faire une conférence de presse pour protester mais on l'a retenu de la faire pour ne pas qu'elle paraisse anti-patriotique. Welles et Hayworth diront simplement qu'ils seraient honorés que cette rumeur soit vraie si c'était la dernière bombe du monde. Les recherches ont prouvé que seul le mot "Gilda" était sur l'une des bombes.
De plus en plus timide par rapport au statut de bombe sexuelle qu'elle projette, elle affirme que les hommes tombent en amour avec Gilda, mais se réveillent déçus à mes côtés. Hayworth et Welles ont une fille, mais le réalisateur est un homme difficile et après un seul (excellent) film avec sa femme, le couple divorce.
Elle marie le prince Aly Khan et quitte les projecteurs pour élever la fille qu'ils ont ensemble et vivre la vie de princesse.Mais le prince est un playboy et trompe allègrement Hayworth, celle-ci a énormément de difficultés à apprendre le français, n'aime pas l'entourage de son mari et encore moins la manière dont il veut élever leur fille. Lui veut en faire une musulmane, elle, une chrétienne. Hayworth le quitte et retourne vivre à New York avec ses 2 filles. Le divorce est final en 1953.
La même année, les problèmes personnels commencent. La bataille pour la garde de sa fille du prince est laide et malsaine. Elle marie le chanteur Dick Haymes qui est dans les dettes jusqu'au cou, au point que la police le recherche. Hayworth, paie pour les pots cassés de son mari. Elle se ruine dans le processus. Elle tente de poursuivre en justice Orson Welles, pretextant qu'il ne verse pas d'argent pour subvenir aux besoins de sa fille, ce qui est faux, elle perd sa cause. Son retour au cinéma est encore populaire mais son image publique ternie. Elle fera bien quelques films encore mais le meilleur est derrière elle. Ce qui retient l'attention ce sont ses mauvais choix privés.
L'alcool et le stress l'ayant déjà beaucoup ravagée, elle épouse le producteur James Hill en 1959, un homme cruel qui se plait à l'humillier et à la faire pleurer en public. Elle fait son dernier film en 1973, à l'âge de 54 ans.
Ses 2 frères cadets meurent dans la même semaine en 1974, ce qui la fera boire et s'auto-détruire davantage. On découvre que depuis longtemps elle souffre d'une lente dégénération démentielle qui se transforme en maladie d'Alzheimer. En 1981, elle doit être placée. Elle tombe dans le coma en févier 1987 puis est débranchée le 14 mai suivant.
Aujourd'hui il y a 26 ans.
Rita aura tout de même laissé sur pellicule un grand talent de danseuse.
Et des milliers de rêves impurs dans la mémoire des hommes du globe.