J’entendais un commentateur de la radio s’émouvoir du grand nombre d’enfants
dans les manifestations. C’est vrai, me suis-je dit. Beaucoup de manifestations tournent mal. N’y
a-t-il pas un risque pour les enfants ? Et que se passerait-il s’il y
avait une panique de stade de foot ? D’ailleurs, même sans cela, je trouve l’atmosphère d’une
manifestation peu rassurante. J’ai rencontré plusieurs fois des CRS qui barraient la route de ma promenade. Ils étaient korrects, mais inquiétants, avec leur harnachement noir et leur
air méfiant.
Pourquoi faire participer des enfants, en dépit de tout ceci ?
Les imprégner des rites de la démocratie ? Le psychologue Robert Cialdini,
le spécialiste de l’influence, a mieux à proposer. L’homme est cohérent dans ses actes. Par conséquent, il ne
peut que trouver bien ce pour quoi il a souffert. C’est pour cela que les
bizutages et autres rites d’intégration sont, à dessein, des traumatismes. Selon cette
interprétation, les parents de jeunes manifestants pourraient chercher à programmer
leurs enfants. Ce qui ne serait pas très démocratique.