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Venise cumulait les problèmes de fumée, de salinité, d'humidité, voire de brouillard. Les maisons étaient rapprochées et de hauteurs différentes. La cheminée vénitienne est ingénieuse : la fumée est recueillie dans la hotte, acheminée dans le conduit jusqu'à la cheminée sur le toit. L'extrémité est couverte d'un petit toit qui protège de la pluie, la fumée doit donc sortir tout autour du toit. La partie terminale a une double paroi percée de trous d'aération à sa base, qui oblige la fumée à un parcours en chicane : elle monte dans le conduit central, vient heurter le petit toit qui laisse peu d'espace ouvert, tourbillonne et refroidit avant de s'échapper. La cheminée en cloche a une forme de cône tronqué évasé vers le haut tandis que la base repose sur une ligne de supports où s'intercalent des trous dont la fonction est d'expulser la fumée et refroidir les braises. Elles étaient souvent peintes, même par les grands : Giorgione ou Titien. La mode a été aussi la "campana schiacciata" cloche écrasée, c'est à dire, une forme pyramidale inversée. Les ouvriers qui font les cheminées sont les "mureri" (muratori=maçons) et les scoacamini (ramoneurs). Les scoacamini étaient originaires des Alpes, des Dolomites à la Savoie, et, logeaient calle dei Scoacamini, derrière San Marco.