Tribune de Mme Nathalie Lefebvre
sur le blog www.frontdegauchepaca.com
Depuis des années, la litanie des plans de licenciements et des fermetures d’entreprises n’en finit plus. La France comme la Région seraient devenues incapables de produire, sous le prétexte d’un soi-disant coup du travail trop élevé ou d’un manque de compétitivité.
Il n’y aurait pas d’autres choix que la loi du marché, il n’ y aurait aucun remède contre la fermeture de nos entreprises. C’est en tout cas la version que nous servent à longueur de chronique les experts médiatiques et dont s’accommodent de nombreux responsables politiques se sentant ainsi dédouanés.
Mais Fralib, Ken One, Lyondellbasell, Azur chimie, Peugeot, ArcelorMittal, Good year…ne sont victimes d’aucune fatalité. Leur situation résulte de choix financiers faits en toute connaissance de causes et dont le seul but est de permettre à quelques-uns, d’atteindre la sacro-sainte rentabilité à deux chiffres.
Dès lors qu’il est devenu plus profitable –pour eux- de spéculer que de produire des biens de consommations, les entrepreneurs sont devenus des spéculateurs, et dans leur bouche la rémunération du travail est devenue un « cout » , le salaire différé (prestations sociales, retraites) est devenu « des charges », car pour légitimer la perversion du système il faut pervertir le langage.
Mais qu’en est-il alors de ces hommes et de ces femmes, de ces salariés qui vendent leur force de travail ? Ils sont bradés par les grands groupes car considérés comme les variables d’ajustement.
Dans notre région, les politiques de droite successives ont doublé le nombre de chômeurs entre fin 2005 et fin 2012, passant de 197 430 à 396 600. Le nombre de personnes vivant dans une famille pauvre en région a augmenté en 5 ans (2004- 2009) de 172 300 personnes et approche aujourd’hui les 800 000, soit plus de 15 % de la population de PACA.
Le groupe Front de Gauche refuse et combat cette logique. Il y oppose celle de la satisfaction des besoins du plus grand nombre, de l’emploi durable, du travail émancipateur.
Cette logique n’est sans doute pas du goût de Carlos Ghon patron de Renault qui pourrait voir son salaire amputé ou Madame Bettencourt dont on rognerait quelque peu la retraite, mais qu’importe !
Oui, on peut et il faut nationaliser temporairement Kem One.
Oui, on peut et il faut exiger du prédateur Klesch qu’il rende l’argent qu’il a piqué dans la caisse,
Oui on peut et il faut exiger d’Unilever qu’il cède la marque l’éléphant à la SCOOP Fralib,
Oui le Président de la République de la cinquième puissance mondiale peut et doit tenir tête à M Mittal…Il ne peut pas laisser les spéculateurs décider de l’avenir industriel de notre pays.
Pour inverser la courbe du chômage, cela exige au moins trois choses : choisir son camp et en l’occurrence celui des salariés, se donner les moyens financiers et législatifs de mener une politique de gauche, rompre avec la logique européenne du traité de Lisbonne.
Force est de constater que ce n’est pas le chemin emprunté malgré les promesses de changement.
Alors, on est face à un choix : soit on cède au MEDEF, à la loi du fric, soit sur tous les dossiers on se met autour de la table avec les salariés, les collectivités, les industriels pour garder dans notre Région et pour notre pays les savoirs faire et les productions dont la France a besoin et bâtir ensemble un autre avenir.
C’est bien cette dernière alternative qui s’est exprimée lors de la manifestation du 5 mai dernier à Paris.
Il est urgent désormais d’entendre les revendications du peuple !