Société : Faut-il avoir peur de la loi sur la sécurisation de l’emploi ?

Publié le 13 mai 2013 par Diesemag @diesemag

Pendant que nous étions en train de répéter nos chorés en vue du prochain concert de Beyoncé, que les gays fêtaient le fait de pouvoir se marier, que Frigide Barjot, femme de Basile de Koch s’énervait contre son beau-frère Karl Zéro, famille de zozos, le Sénat adoptait tranquillement la loi de sécurisation sur l’emploi.

Eh oui c’est comme ça que ça se passe. Pendant que vous dansez, rigolez ou tempêtez pour des choses de plus ou moins grande importance, des lois qui vont déterminer votre futur sont votées et comme la cigale vous vous retrouvez sans grand recours alors que les fourmis se sont fait leur beurre tranquille (Pardon M. de la Fontaine de travestir ainsi vos écrits) !!!

Que dit cette loi? Voici une très bonne synthèse du texte, mettant en avant les bons comme les mauvais points: "Accord sur la compétitivité et la sécurisation de l’emploi : des mesures à la portée encore incertain".

À priori, cela est tout à fait en faveur des travailleurs, car ils ont la garantie de garder leur emploi lorsque l’entreprise connaît des difficultés au prix de compromis négociés par leurs différents syndicats. Dans ces compromis, interviennent la réduction de leur salaire et /ou l’augmentation de leur temps de travail. « Travailler plus pour gagner plus » quelqu’un m’avait dit. Depuis, il est parti et le nouveau petit nous a promis un changement maintenant.

On ne peut pas vraiment dire qu’il s’agit de la mort du CDI et la loi ne permet pas à l’employeur de nous licencier sans raison ou de changer notre contrat de travail sans notre autorisation. L’accord  prévoit également que les plans sociaux ne soient plus du seul ressort de l’employeur, mais doivent être validés soit par les syndicats (censé nous représenter). Evidemment, tout ça, c’est de la théorie, et en pratique, c’est le plus fort qui l’emporte (l’employeur, le plus souvent)…car certains points du texte restent ambigus.

S’il faut noter qu’il s’agit surtout de légiférer des accords qui existaient déjà, et ont fait leurs preuves pour des entreprises comme Bosch ou Continental, on ne peut s’empêcher de froncer les sourcils!

Pourquoi ? Tout d’abord parce que, il ne faut pas se voiler la face, nous sommes tous accro à nos RTT. Je ne vais parier avec personne sur le fait que s’il faut augmenter le temps de travail et donc réduire les vacances pour pouvoir gagner à peine de quoi acheter du pain, le pays va être paralysé par des grèves. Je ne parierai pas car, de toute façon, je ne trouverai personne prêt à me faire gagner de l’argent aussi facilement !!!

Ensuite parce qu’une fois de plus, intervient le mot confiance. Cette confiance en ceux qui nous dirigent, qu’essaye désespérément de rétablir le gouvernement à grand renfort de déclarations de patrimoine complètement risibles. En bonus, on étale à la une des journaux les travers de l’équipe d’en face. Tout cela se résume juste à un jeu de gamins du genre « qui a mangé les bonbons ? C’est pas moi c’est lui! Ben oui, regarde, il a 500 000 bouts de sucre dans ses poches !!! Ou encore, t’as vu ? Il s’est tellement gavé de bonbons qu’il a du se faire construire une nouvelle piscine pour faire fondre le sucre qui s’échappait de partout »!! Alors, notre président qui a entrepris de re-séduire la plus réticente de ses promesses : le patronat, arrivera-t-il à arrêter ses lieutenants et les autres, par l’odeur des bonbons si souvent alléchés ? Combien de kilos de Stroumpfs leur faudra-il avant de faire voler en éclat les garde-fous tout flous de cette loi ? Combien de Haribos pour établir un état de « graves difficultés financières », condition sine qua non pour le lancement de ces mesures d’urgences ?

Les syndicats n’en seront-ils pas réduits à accepter des propositions qu’ils ne peuvent vraiment, mais alors pas refuser ? Cette loi votée pour la protection de tous ne va-t-elle pas être détournée au seul bénéfice de certains ?

En attendant, les gros poissons continuent à flotter et on continue à nous jeter des sardines !!! « C’est pas moi c’est lui », disent-ils, moi je dis juste « pas vu, pas pris ».

Allons, enfants de la patrie, essayons juste très fort de ne pas voir le mal partout… Evitons juste de monter allègrement dans leur Titanic, agrippons-nous courageusement à nos petites chaloupes, ballotées par le vent un coup à gauche, un coup à droite, le résultat étant que ce sont toujours les mêmes qui subissent la tempête !!!

#Shona