L’exercice physique est aussi un traitement efficace pour le trouble dépressif majeur (TDM), seul ou en combinaison avec d’autres traitements. Cette analyse publiée dans le Journal of Psychiatric Practice apporte des directives précises sur la pratique de l’exercice pour les patients déprimés, alors qu’aujourd’hui les données disponibles sont suffisantes pour préciser les conditions d’exercice nécessaire pour obtenir un effet antidépresseur.
Le Pr Chad Rethors et le Dr Madhukar Trivedi de l’Université du Texas ont examiné les données disponibles issues d’essais contrôlés randomisés, avec l’objectif d’élaborer des recommandations spécifiques et détaillées pour les cliniciens, sur la prescription de l’exercice aux patients souffrant de TDM. Cette analyse montre,
· l’efficacité de l’exercice pour réduire les symptômes dépressifs chez ces patients, soit seul ou en combinaison avec d’autres traitements, comme les antidépresseurs et / ou la psychothérapie. L’exercice apparaît de plus comme une thérapie accessible et adaptée aux patients dont les symptômes ne s’améliorent pas avec les médicaments disponibles.
· L’exercice aérobic comme le type idéal d’exercice pour les patients souffrant de TDM.
· Sur la fréquence et la durée, 3 à 5 séances d’exercice par semaine, de 45 à 60 minutes chacune sont recommandées.
· Sur l’intensité, pour l’exercice aérobic, le rythme cardiaque doit rester compris entre 50 et 85% de la fréquence cardiaque maximale du patient.
Les patients peuvent éprouver une amélioration de leurs symptômes dépressifs dès la 4ème semaine de pratique. Cependant, le programme devrait être poursuivi pendant au moins 10 à 12 semaines pour un maximum d’effet antidépresseur.
Les patients dépressifs sont-ils prêts à participer à un programme d’exercice ? Les études analysées montrent que « oui », seuls 1% des participants ayant abandonné l’étude en cours, un taux de décrochage similaire à celui constaté avec les traitements médicamenteux ou psychothérapies. Néanmoins, améliorer l’adhésion de ces patients à des programmes d’exercice peut aider, comme les consulter sur leur type préféré d’exercice.
Et si le patient déprimé n’atteint pas les objectifs ? Même si l’intensité et la fréquence ne sont pas respectées, l’exercice reste utile. Les résultats suggèrent qu’une pratique « en-dessous » des recommandations actuelles reste bénéfique pour ces patients. Conclusion des auteurs, les cliniciens devraient encourager les patients à s’engager dans au moins un peu d’exercice, même s’ils ne parviennent pas à suivre totalement les recommandations actuelles de santé publique.
Source:Journal of Psychiatric Practice May 2013 doi: 10.1097/01.pra.0000430504.16952.3e
Evidence-Based Recommendations for the Prescription of Exercise for Major Depressive Disorder
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