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Escalade de violence entre les groupuscules d’extrême-droite

Publié le 13 mai 2013 par Lecridupeuple @cridupeuple

De l’agression d’un bar gay à Lille à celle d’un rassemblement antifasciste à Paris, l’extrême-droite multiplie les démonstrations violentes ces derniers mois. Comme « dopés » par la mobilisation de la réaction contre le mariage pour tous, les groupuscules fascistes sortent de leur semi-clandestinité pour enchaîner ce qui constitue, pour eux, des « coups d’éclats ». C’est Génération identitaire qui a donné, semble-t-il, le coup d’envoi avec l’occupation d’une mosquée. Depuis lors, les différents mouvements fascistes se livrent à ce qui ressemble à une surenchère avec, en toile de fond, la conquête du leadership sur l’extrême-droite.

Militants du bloc identitaire à Lyon

Emiettée en une myriade de groupuscules, la galaxie fasciste se sent le vent en poupe. Mais, pour elle, l’unité reste un combat. Les petites bandes, si elles savent se rassembler sur des objectifs précis comme la mobilisation contre l’égalité des droits, sont aussi et surtout en concurrence. Dans la mouvance fascisante, la violence constitue un moyen d’expression mais aussi un moyen d’affirmer sa « puissance » et sa prééminence sur les autres. C’est aussi ce qui explique la recrudescence des actes violents commis par des membres de ces groupuscules.

C’est dans ce cadre qu’il faut lire les agressions homophobes qui se sont multipliées ces derniers mois. Il y en a eu à Paris, Nice, Poitiers, Lille. Elles interviennent après que le Groupe Union Défense, une des plus vieilles organisations fascistes françaises, ait organisé les débordements dans la manifestation de la honte de janvier 2013. Le 1er mai, témoignant d’une montée en puissance, un rassemblement antifasciste, place Saint-Michel à Paris, a été attaqué par une quarantaine d’activistes d’extrême-droite qui, pour l’occasion, ont ressorti les bombes à acide en vogue au début des années 80. Ce 1er mai 2013 a été l’occasion d’une succession de provocations et d’agressions fascistes. Le 7 mai dernier, ce sont des dirigeants départementaux du PCF et des Jeunesses communistes d’Indre-et-Loire qui ont été pris dans une embuscade par des militants du groupe fasciste Vox Populi.

mosquee-a-poitiers

L’arrivée fracassante de Génération identitaire sur la scène de l’extrême-droite a bouleversé la donne. Ce petit groupe aux méthodes musclées mais maîtrisant parfaitement la communication, notamment virale, a perturbé les équilibres. Son occupation d’une mosquée à Poitiers en octobre 2012 a attiré à elle des jeunes activistes prêts à en découdre. Ce dernier avatar de la galaxie identitaire issue d’Unité radicale, groupuscule dissous après qu’un de ses membres ait tiré sur Jacques Chirac, a contribué à radicaliser une mouvance qui n’attend que cela. La vieille garde bonehead (skinheads fascistes), dirigée par Serge Ayoub et ses Jeunesses nationalistes révolutionnaires, est débordée. Elle était déjà soumise à la concurrence des Jeunesses nationalistes créées en 2011 par un ancien cadre du FN Alexandre Gabriac.

La violence de rue est inhérente à cette partie de l’extrême-droite dont le Bloc identitaire n’est que le creuset idéologique. Elle est même théorisée. Lors d’une récente convention à Orange, ville « amie » dirigée par l’ex frontiste et désormais député Jacques Bompard, les propos ont été particulièrement clairs. Mario Borghezio, eurodéputé de la Ligue du Nord (parti xénophobe) a enflammé la salle avec une diatribe racialiste où l’appel à la violence apparaît clairement :

Il faut être avec les livres, les idées mais aussi avec le bâton. Il faut bastonner quand il faut! (…) Un peuple c’est le sang.

Appel à la violence homophobe de la part du GUD

Il semble que le fasciste italien ait été parfaitement entendu de ce côté des Alpes, comme il l’a été en Grèce. Là, Aube dorée, le parti d’extrême-droite, multiplie les ratonnades lesquelles ne font pas baisser son influence électorale. Bien au contraire.

Alors que Christine Boutin brandit le spectre de la « guerre civile », il n’est pas étonnant que la frange la plus radicale de l’extrême-droite la prenne au mot. Ses membres se livrent à une course mortifère pour assurer, par tous les moyens, leur préséance sur la fachosphère.

Marine-Le-Pen-et-ses-amis-neonazis

Les vieux boneheads, qui n’ont jamais hésité à jouer des poings au service de l’héritière de Montretout comme c’était le cas lors de la législative d’Hénin-Beaumont, sont dépassés. Jusqu’à quand ? Il n’est pas à exclure qu’ils prennent à leur tour le chemin de la rue pour récupérer ce qui fut « leur » des années durant.

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Bonus vidéo : Laid Thénardier « Honorée Patrie (Non Merci) »


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