Ce sont les termes du porte-parole de l’Organisation Mondiale de la Santé, qui livre le 12 mai un nouveau bilan des infections par le nouveau coronavirus NCoV, un virus différent de tous ceux déjà isolés chez l’Homme et qui ressemble étrangement au virus SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère). Alors qu’un cas supplémentaire en France vient d’être confirmé, que la transmission interhumaine est désormais admise, l’OMS s’inquiète aujourd’hui d’un foyer actuellement sous enquête en Arabie Saoudite. Au 12 mai, 34 cas et 18 décès sont confirmés, portant le taux de létalité à 54%. Des questions essentielles restent sans réponses, sur le mode d’infection, les principaux facteurs de risque d’infection ou sur les facteurs de développement d’une maladie grave.
En France : Ce patient français, précise l’OMS, a été identifié dans le cadre de l’enquête épidémiologique lancée par les autorités françaises, après la confirmation en laboratoire du premier cas, le 7 mai 2013. Le patient a partagé une chambre d’hôpital à Valenciennes avec le premier patient confirmé du 27 au 29 Avril 2013. Le patient est actuellement hospitalisé et à l’isolement. Parmi les 120 personnes identifiées comme contacts du premier cas confirmé en France, les tests de laboratoire effectués par l’Institut Pasteur sur cinq cas suspects, ont identifié 4 cas négatifs et ce second cas positif.
En Arabie saoudite, une enquête est également en cours sur une éclosion de cas dans un établissement de soins de santé, sur 15 patients, dont 7 décès confirmés.
Au total et depuis septembre dernier, l’OMS a été informée de 34 cas confirmés en laboratoire d’infection humaine par NCoV, dont 18 décès. Le taux de létalité estimé est donc à ce jour de 53%.
Quelle surveillance ? Sur la base de la situation actuelle, l’OMS encourage tous les États membres à poursuivre la surveillance des infections respiratoires aiguës sévères (SARS), à enquêter sur tous les cas inhabituels et notifier à l’OMS tout nouveau cas d’infection.
Les professionnels de santé doivent faire preuve de vigilance chez les voyageurs revenant de zones touchées par le virus qui développent une infection respiratoire sévère. Dans ce cas des prélèvements doivent être effectués pour diagnostic. L’OMS rappelle également aux cliniciens que l’infection NCoV peut être envisagée même à partir de signes et de symptômes atypiques chez les patients affaiblis sur le plan immunitaire.
A ce stade, l’OMS n’envisage pas de mesures particulières aux frontières ou de restrictions sur les voyages ou les échanges commerciaux.
Beaucoup d’incertitudes encore : Gregory Hartl, porte-parole de l’OMS, indique également que le ministère de la Santé du Royaume d’Arabie saoudite a demandé l’aide de l’OMS pour évaluer la situation et fournir des orientations et des recommandations. Il reconnait de « nombreuses lacunes » dans la connaissance du virus, des lacunes qui « vont inévitablement nécessiter du temps » pour pouvoir être comblées.
Sur le virus lui-même, le porte-parole de l’OMS indique que si le nouveau virus est bien distinct du virus du SRAS, ces 2 virus sont liés ce qui contribue à l’inquiétude actuelle. Le réservoir du virus reste inconnu, tout comme le nombre de cas qui, développant une forme plus bénigne de l’infection, ne sont pas identifiés à ce jour. Le profil de susceptibilité type s’oriente plutôt vers des hommes plus âgés, souvent atteints d’autres maladies mais ce profil pourrait évoluer au fil du temps. Le mode de contamination reste mal connu, par contact avec une surface infectée, avec un animal, entre hommes ?
La préoccupation principale, la capacité de propagation du NCoV : Face aux clusters de cas déjà constatés, l’hypothèse d’une transmission possible de personne à personne est aujourd’hui privilégiée. Mais, précise l’OMS, il n’existe aucune preuve à ce jour que le virus ait une capacité de transmission généralisée dans les communautés. Les questions auxquelles les réponses sont les plus urgentes portent donc sur le mode d’infection, les principaux facteurs de risque d’infection ou de développement d’une maladie grave.
Source: OMS Communiqués du 12 mai 2013
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