Avec un parfum un peu étrange, légèrement barré, décalé comme on le dit aujourd’hui, alliant la tendresse ou la colère rentrée ces dix-sept nouvelles ne laissent pas de surprendre le lecteur. Au début, l’on se trouve plongé dans un univers déroutant, à la Boris Vian. Le sentiment de voir les choses s’échapper vous submerge, puis, peu à peu, l’on reprend pied : derrière le texte premier se tapit un autre discours ; surprenant, mais ô combien plaisant pour ceux qui se délectent de la subtilité des mots. Mieux qu’une histoire racontée, c’est la pensée de l’auteur s’exprimant sur le papier.
Puis, c’est un regard acerbe sur ceux que nous côtoyons chaque jour sans les voir vraiment : les oreilles prenant corps dans la vie des autres, savourant vos soucis afin de se savoir moins seuls, moins en dehors de leurs rêves auxquels ils ont renoncé. C’est la vérité crue sur la beauté du geste, le pour et le contre ou le choix du moindre mal quoi qu’il en coûte.
Dures, mais aussi pleines de sensibilité féminine, d’humour jouissif parfois décalé, ces nouvelles sont un bon cru : n’ont-elles pas été primées dans des concours ?
Un recueil de nouvelles de belle facture, qui surprend un peu par son style particulier. Cet éditeur que je ne connaissais pas démarre fort dans ce milieu difficile, mais avec des textes de cette qualité, souhaitons-lui longue vie…
Mon côté rigoriste à cependant été perturbé par un certain mélange des conformations dans un même recueil, sans lequel une autre destinée eût pu s’envisager, peut être… En effet, l’auteur passe avec candeur de l’écriture métaphorique à la nouvelle plus traditionnelle. J’eusse préféré ne pas avoir à effectuer le grand écart… Malgré cela, ce recueil se lit avec plaisir, gourmandise aussi.
Bref, Emmanuelle Cart-Tanneur est le genre d’auteur que j’aimerai avoir en face de moi sur un salon, avec qui j’affectionnerai discuter pour voir jusqu’où elle est capable d’aller.
Après tout, entre biologistes (moi aussi j’ai un travail pour remplir mon frigo…), il doit bien y avoir un moyen de s’entendre !
4ème de couverture
« Je suis séduite par l’imagination à la fois déroutante et familière d’Emmanuelle Cart-Tanneur. Les personnages, bien que décalés, font frôler un réel qui parfois nous échapperait. La rigueur narrative de chacun des textes, la fluidité du style, dont aucun à-coup n’entrave l’avancée, précipite le lecteur vers la chute des nouvelles, et vers la sienne, peut-être. Car c’est bien lui qui parfois tombe. Et de haut !
Mais si les textes ne nous secouaient pas, pourquoi les lire ? »
Catherine Ravelli
Grand prix 2012 de la nouvelle de l’académie française.
Emmanuelle Cart-Tanneur tente de concilier son métier de biologiste avec sa passion de l’écriture. Plusieurs de ses nouvelles ont reçu des prix littéraires, et elle publie ici son nouveau recueil.
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L’auteur
Crédit photo : http://motcomptedouble.blog.lemonde.fr/2013/03/13/page-blanche-a-emmanuelle-cart-tanneur/
Née en 1964 et scientifique de formation, Emmanuelle Cart-Tanneur tombe dans la marmite de l’écriture un peu par hasard ; c’est en tous cas en lisant, encore et encore, qu’elle cède un jour à l’envie de passer de l’autre côté de la page et de laisser son clavier lui dicter ses propres mots.
Oates, Brautigan, Carver, Janet Frame, mais aussi les français Adam ou Urien lui ont montré le chemin, avant qu’elle ne se dessine le sien propre, entre enfance sombre et vieillesse oubliée, entre sourires grinçants et larmes assumées, avec le passage, parfois, d’un arc-en-ciel qui éclaire la scène sur laquelle se débattent ses sombres héros.
Ses nouvelles ont été distinguées à plusieurs reprises à l’occasion de concours, et publiées en revues, en recueils ou en anthologies.
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Par mail : e.visseaux@laposte.net
Site : http://emma-carpe-diem.bloxode.com :
Source biographie EURA : http://www.uera.fr/ecrivains/cart_tanneur_emmanuelle.htm