Dernière ligne droite avant la fin de saison et enfin l'épisode tant attendu écrit par Neil Gaiman. Le célèbre auteur avait déjà signé l'épisode "The Doctor Wife" lors de la saison précédente qui avait été très bien accueillit, donnant pour la première fois vie au TARDIS.
"Nightmare in Silver" était doublement attendu puisqu'il était également l'épisode réintroduisant les Cybermen. Même s'ils avaient été utilisés depuis le début de l'ère Moffat et l'arrivée de Matt Smith, aucune histoire majeure ne les avait utilisé ou en tout cas revisité. C'était donc l'occasion de repartir sur de nouvelles bases. En effet, depuis la saison cinq, ils étaient apparus ponctuellement, principalement dans l'arc de la Pandorica puis plus tard lors de l'épisode "Closing Time". A part ça, les Cybermen restaient identiques en tout point à ceux présents dans l'ère Davies et avaient un peu perdu leur côté effrayant. Ces nouveaux Cybermen sont dotés d'une toute nouvelle armure un peu plus futuriste mais sont surtout beaucoup plus redoutables, s'adaptant très rapidement aux situations ce qui les fait devenir des adversaires redoutables, presque imbattables. J'aime bien le visage plus rond, presque féminin des nouveaux Cybermen. Cela change un peu des anciens plus massifs, et cela se retrouve sur l'ensemble car ils sont également plus agiles, plus rapides.
J'ai également aimé l'aspect technologique de l'épisode avec les différents appareils des Cybermen. Les cybermites sont marrantes mais ce qui m'a vraiment plu sont les sortes d'implants que reçoivent Webley et le Docteur. Cela change des technologies plus brutales qu'on avait pu voir dans "Rise of the Cybermen" et "The Age of Steel". Cela donne une esthétique toute particulière à l'épisode.
L'ajout d'Angie et Artie en compagnons n'était pas vraiment une surprise puisqu'ils avaient été réintroduits dans "The Crimson Horror". Je n'avoue ne pas être particulièrement étonné que ce soit Neil Gaiman qui ait l'occasion de les utiliser. L'auteur est connu pour ses histoires orientées pour un public jeune tout en ayant une certaine complexité ou noirceur. Ici les enfants ont un rôle assez mineur et sont d'avantage là pour changer un peu la dynamique vis à vis de Clara qui en plus de voyager avec le Docteur, doit prendre soin d'Angie et Artie.
Alors que j'ai été un peu agacé par le côté rebelle cliché d'Angie, j'ai beaucoup aimé Artie qui est beaucoup plus ouvert à l'univers du Docteur et semble déjà avoir un pied dans l'aspect science de cet univers. Je me demande alors s'il ne serait pas intéressant, peut être plus tard dans la série, de faire revenir le personnage en plus âgé en tant que compagnon plus régulier voir permanent. C'est en tout cas quelque chose qui me séduit énormément. J'attends de voir l'évolution de l'histoire de Clara pour imaginer ce que cela pourrait donner.
Un ajout intéressant à l'épisode est celui de Warwick Davis, un acteur très connu, dans le rôle de l'Empereur Ludens Nimrod Kendrick appelé Porridge pendant tout l'épisode. Je pense que c'est le genre de personnage qui va rester et pourra revenir facilement si besoin s'en fait dans la suite de la série. J'ai trouvé Warwick Davis tout à fait génial et dégageant un charisme tout à fait intéressant. J'ai trouvé intéressant le parallèle qu'il est possible de tisser avec le Docteur. Porridge s'est exilé lui même sur une planète pour se punir de la décision qu'il a pris de tuer tous les Cybermen mais aussi une galaxie tout entière. Il ne veux plus êtres Empereur, ne veut plus avoir tous ces pouvoirs à sa disposition. On retrouve facilement le Docteur dans tout ça, la version précédant sa rencontre avec la deuxième Clara.
J'ai trouvé l'intrigue de l'épisode vraiment sympathique, pas très compliquée et en même temps vraiment prenante. Rapidement le Docteur se retrouve sous l'emprise du Cyber-Planner et cela nous offre des scènes tout à fait géniales où Matt Smith peut montrer toute l'ampleur de son jeu d'acteur. J'ai vraiment été impressionné par sa capacité à changer d'un instant à l'autre de personnalité et d'incarner à la fois le Docteur et le Cyber-Planner, qui n'est autre qu'une version exacerbée et maléfique du Docteur. J'ai d'abord été étonné que le Cyber-Planner soit aussi dynamique, vivant, alors que les Cybermen sont généralement plus inexpressifs (oui, ce sont des robots ...). Le face à face mental était visuellement superbe et l'idée du jeu d'échecs m'a vraiment séduit et je n'ai pas été étonné une seule seconde de ça en sachant que Neil Gaiman a écrit l'histoire.
L'arrivée du Cyber-Planner permet pas mal de clin d’œils aux anciens Docteur avec un diaporama assez sympathique de ses précédents visages, mais aussi quelques répliques tirées de ses anciennes personnalités, comme le désormais culte "Allons-y" de Ten. J'ai trouvé ça sympathique puisque le cinquantième anniversaire de la série arrive à grands pas et qu'un hommage n'est jamais de trop. J'aime également le fait que cela insiste une fois de plus sur la longue vie du Docteur, sur tout ce qu'il a vécu. C'est quelque chose de récurrent et de très bien fait depuis l'introduction de Matt Smith.
Une fois de plus, on aborde la "fille impossible" pour Clara, qui commence à se douter que quelque chose cloche entre elle et le Docteur même si elle ne sait encore rien. Je trouve que pour une fois, on y va pas avec des pincettes dans cette saison et que c'est assez récurrent pour vraiment intriguer. On est loin du Bad Wolf de la première saison qui même s'il est génial, n'est pas mentionné si régulièrement. Cela me fait cependant penser à la grosses d'Amy dans la saison six, qui revenait ponctuellement via le Docteur. C'est quelque chose que j'aime beaucoup car ce sont ces petits instants qui apportent une crédibilité à l'ensemble.
Mais Clara n'est pas que la "fille impossible". Dans cet épisode on la découvre d'une autorité incroyable qui m'a beaucoup fait penser à Amy. Elle aussi savait se faire obéir et diriger les gens. A vrai dire, la plupart des compagnons du Docteur ont une sorte d'autorité naturelle qui fait qu'ils gèrent assez bien les moments de tension. Ici, face à des milliers de Cybermen, Clara ne perd pas pied et tient même tête au Cyber-Planner avec beaucoup d'aplomb.
La scène de fin m'a assez amusé. J'ai bien aimé le côté "sortie du mercredi" avec les enfants mais ce qui m'a d'avantage plu c'est la relation qui s'installe de plus en plus concrètement entre le Docteur et Clara. A vrai dire, je soupçonne le Docteur d'avoir plus qu'un intérêt scientifique pour elle. Bien sûr il est fasciné par le mystère qui l'entoure mais je pense que cela se transforme progressivement en une sorte d'attachement bien plus sincère. On est loin de l'amour sincère qu'il avait pour Rose et de la relation un peu forcée avec River. Ici c'est plus simple, plus naturel et j'ai vraiment hâte de voir comment la révélation de la vérité sur Clara changera leur relation.
Un épisode vraiment excellent qui nous amène aux portes de la fin de saison avec un final qui promet d'être explosif. Toujours est-il que Neil Gaiman fait mouche une fois de plus avec un épisode passionnant qui regroupe tout ce qu'il faut pour rendre l'épisode à la fois effrayant et amusant. Avec brio il revisite une fois de plus un des aspects de la série, ici les Cybermen, en changeant la dynamique et en apportant sa propre touche à l'ensemble.