Le langage des émotions...

Publié le 13 mai 2013 par Stephanebigeard

Pour les fans de "LIE TO ME" ... voici l'origine de la série !!!
Un ami vous assure qu’il a expédié un cadeau par la poste, alors que c’est manifestement faux.
Votre voisine s’extasie sur votre nouvelle clôture, alors qu’elle rêve en secret de la raser.
Un vendeur vous certifie que tout est en solde dans son magasin, alors que les rabais ne s’appliquent qu’à quelques articles.
Ces petits mensonges et leurs infinies variantes jalonnent notre quotidien.
Le problème, c’est qu’on passe parfois beaucoup de temps à rétablir la vérité, et cela peut être frustrant, voire franchement exaspérant.
Professeur de psychologie à l’Université de San Francisco, Paul Ekman étudie le comportement des menteurs depuis plus de quarante ans.
Il y a les mensonges entre amis, entre professeur et étudiant, mari et femme, témoins et jurés, avocat et client, vendeur et acheteur, énumère l’auteur de Pourquoi les enfants mentent (Éditions Rivages).
Le mensonge fait tellement partie de la vie qu’on touche à presque toutes les activités humaines en cherchant à en démontrer les mécanismes.
Comment détecter les fables qu’on nous conte, du pieux mensonge au bobard gros comme une maison ?
J'ai découvert les réponses à ces questions dans un passionnant article du Reader's Digest suisse !!!
Voici cinq indices quasi infaillibles proposés par Paul Ekman.
Ce professeur mondialement connu pour avoir mis en fiches les composantes essentielles de nos expressions de joie, de dégoût, de peur...
Selon lui, le lexique facial de nos sentiments est un patrimoine que la nature a laissé en héritage à l'espèce humaine.
Premier indice : La voix.
La voix de la personne avec qui vous discutez prend-elle un timbre inhabituel?
Percevez-vous une hésitation soudaine chez un interlocuteur d’ordinaire très sûr de lui?
Si vous soupçonnez quelqu’un de vous mentir, soyez attentif aux variations de ce type.
Elles peuvent indiquer qu’on essaie de vous mener en bateau.
Avec Maureen O’Sullivan, également professeur de psychologie, Paul Ekman a demandé à un groupe de 509 personnes d’essayer de repérer des menteurs.
Ce groupe comprenait des agents de la CIA et du FBI, des psychiatres et des étudiants.
L’expérience a donné des résultats éloquents.
Sur l’une des vidéos, on voit une femme décrire le magnifique bouquet qu’elle prétend contempler.
Bien qu’elle parle en souriant, quelques observateurs perspicaces notent une hésitation bizarre dans sa voix.
Ses intonations manquent de joie, et ses gestes de la main ont quelque chose d’artificiel.
L’un des agents secrets la classe parmi les menteurs.
Il a deviné juste.
Pendant l’expérience, elle ne regardait pas les fleurs, mais des motifs géométriques projetés sur un écran.
(En passant, les agents de la CIA et du FBI ont réalisé une performance supérieure à celle des autres participants, détectant 86% des menteurs.)
Bien que d’autres éléments du comportement doivent être pris en considération, des changements anormaux dans la voix peuvent être des indices sérieux de mensonge.
Il peut aussi y avoir des variations de débit, ajoute Maureen O’Sullivan.
Une personne se met soudain à parler trop vite ou trop lentement.
Ou alors, sa respiration change brusquement de rythme.
Deuxième indice : Les mots.
Est-il possible de repérer des mensonges dans des documents écrits: lettres, courriers électroniques et même curriculum-vitæ?
A l’université du Texas (à Austin), le professeur de psychologie James Pennebaker et ses collègues ont mis au point un logiciel qui analyse le contenu écrit ou verbal, pour y déceler des contrevérités.
Selon James Pennebaker, la duperie peut se révéler de deux manières significatives.
D’abord, les menteurs ont tendance à moins utiliser les pronoms à la première personne (je, moi, le mien) que ceux qui disent la vérité; comme s’ils mettaient une sorte de distance psy-chologique entre eux et les mensonges qu’ils racontent.
Bref, ils ne «revendiquent» pas la propriété du message truqué.
Ils diront, par exemple, «le journal a été envoyé hier» au lieu de «je l’ai envoyé hier», qui serait une formulation plus directe et plus personnelle.
Ensuite, ils emploient moins de mots au sens d’exclusion, comme «mais, ni, sauf, au contraire».
Ils ont de la difficulté à manier une pensée complexe, analyse James Pennebaker, et cela transparaît dans leur façon d’écrire.
Troisième indice : Les yeux.
Traditionnellement, on tend à interpréter un regard fixe et vague comme un signe de mensonge.
Mais tout dépend du contexte.
Un joueur de poker expérimenté, par exemple, se gardera bien de laisser son regard en révéler plus qu’il ne le voudrait à son adversaire.
- Si quelqu’un détourne les yeux en essayant d’exposer quelque chose de difficile, dit Maureen O’Sullivan, il ne faut pas y attacher trop d’importance.
Par contre, si le regard devient fuyant alors que la personne répond à une question toute simple, demandez-vous ce qu’elle a derrière la tête.
Le sujet-même de la conversation fournit un indice essentiel.
- Si les gens mentent au sujet de quelque chose qui leur fait honte, ajoute la psychologue, ils auront de la difficulté à soutenir le regard.
Cependant, dans le cas d’un mensonge pieux, ou d’une distorsion de la vérité qui n’a rien de honteux, ils peuvent au contraire réagir par un regard direct.
Quatrième indice : Les gestes.
Un autre excellent truc pour démasquer les menteurs, c’est d’apprendre à décrypter le langage corporel.
L’ennui, c’est qu’en matière de mensonge, aucune partie du visage ou du corps n’est vraiment révélatrice.
Ce serait trop simple!
On ne voit pas le nez s’allonger comme chez Pinocchio, dit le professeur Paul Ekman.
Au lieu de cela, on doit analyser le rapport entre expressions du visage et du corps, entre voix et mots employés pour en arriver au tableau le plus précis possible.
Bref, il faut être attentif à la personne dans son ensemble et, si possible, en plusieurs occasions.
Les indices doivent toujours être interprétés à la lumière du comportement habituel du menteur potentiel, explique Maureen O’Sullivan.
Des changements dans les petits mouvements de la main, des gesticulations inhabituelles, des haussements d’épaules sans rapport avec les échanges verbaux, toutes ces transformations soudaines sont des signaux auxquels vous pouvez vous fier, dit la psychologue.
Soyez aussi attentif aux changements de posture à des moments particuliers de la conversation.

Selon la psychologue, tout brusque changement d’attitude devrait nous mettre la puce à l’oreille.
Par exemple, une personne calme se met à parler d’abondance, ou une personne loquace semble tout à coup bien tranquille.
Cela ne signifie pas forcément qu’on vous ment, mais c’est un signe flagrant qui vaut la peine d’être creusé.
Cinquième indice : Les expressions du visage.
Soyez attentif aux «fuites» émotionnelles.
Selon le professeur Paul Ekman, les micro-expressions qui traversent un visage trahissent souvent les pensées ou les sentiments véritables d’une personne, alors même que celle-ci cherche à nous convaincre du contraire.
Mais ces mouvements faciaux très fugaces, dont certains ne durent qu’un quart de seconde, ne sont pas évidents à repérer.
Même des professionnels formés aux techniques de détection du mensonge — policiers, juges, procureurs — ne sont pas toujours capables de les discerner.
D’autant plus que, pour déguiser un mensonge, les menteurs patentés ont tendance à les dissimuler sous d’autres expressions, le sourire, par exemple.

Il faut cependant faire quelques nuances.
Ce n’est pas la fréquence du sourire qui compte, dit Paul Ekman, mais bien son type.
Il y a des sourires de joie véritable, qui ne sont pas circonscrits à la bouche, mais s’étendent jusqu’aux muscles entourant les yeux.
Et, au contraire, il y a les sourires de façade, qui cachent la peur, la colère, la tristesse ou le dégoût.
Si vous êtes un observateur aguerri, vous verrez une infime trace de ces émotions filtrer à travers le masque.
Si vous voulez en savoir plus, sur le langage des émotions, vous pouvez lire, "les mensonges des enfants" de Paul Ekman.
Allez, au plaisir (vrai !) de vous lire...