Magazine
— Si on devait dessiner l'intelligence, la plus fine fleur de la pensée, on prendrait le visage d'une jeune mère, n'importe laquelle. De même si on devait dire la part souffrante de tout amour, la part manquante, arrachée.
— La beauté des mères dépasse infiniment la gloire de la nature.
— Les hommes tiennent le monde. Les mères tiennent l'éternel qui tient le monde et les hommes.
— Il est bon pour un enfant d'avoir ses deux parents, chacun le protégeant de l'autre : le père pour le garder d'une mère trop dévorante, la mère pour le garder d'un père trop souverain.
— Le travail des mères, c'est de protéger les enfants de la noire humeur des pères. Et les pères? Leur travail est, je crois, de même nature : ils sont là pour garder les enfants de la trop vive folie des mères.
Christian Bobin
Lo x