« C’est l’histoire de deux jeunes poissons qui nagent et croisent le chemin d’un poisson plus âgé qui leur fait signe de la tête et leur dit, « Salut les garçons. L’eau est bonne ? »
Les deux jeunes poissons nagent encore un moment, puis l’un regarde l’autre et fait, « Tu sais ce que c’est, toi, l’eau? »
Ceci est une exigence classique du discours de remise de diplômes, le déploiement de petites histoires didactiques en forme de paraboles.
Il s’avère que l’histoire est une des meilleures conventions du genre, disons une des oins donnes…mais si vous craignez que je me présente comme le vieux poisson sage qui explique aux jeunes poissons ce que c’est que l’eau, n’ayez pas peur.
Je ne suis pas le vieux poisson sage.
La morale immédiate de cette histoire est tout simplement que les réalités les plus évidentes, les plus omniprésentes et les plus importantes, sont souvent les plus difficiles à voir et à exprimer.
Dit comme ça, ce n’est qu’une banale platitude -mais il n’empêche que, dans les tranchées d’une vie d’adulte, les banales platitudes peuvent revêtir des enjeux de vie ou de mort ».
Voici le début du discours qu’a tenu David Foster Wallace à l’occasion d’une remise des diplômes devant une promo du Kenyon College. L’écrivain offre une immense leçon de vie, profonde et pleine d’esprit. C’était en 2005, aujourd’hui la société de production The Glossary a eu l’excellente idée d’adapter en court-métrage (réalisé par Matthew Freidell) son discours. Le film étant basé sur un enregistrement audio abrégé du discours original. Le résultat est à l’image de l’écrivain, puissant et déjà culte. Pour en savoir plus on vous conseille vivement de vous procurer le livre au Diable Vauvert.