[Critique] THE HIT GIRLS

Par Onrembobine @OnRembobinefr

Titre original : Pitch Perfect

Note:
Origine : États-Unis
Réalisateur : Jason Moore
Distribution : Anna Kendrick, Rebel Wilson, Anna Camp, Skylar Astin, Brittany Snow, Alexis Knapp, Adam Devine, Wanetah Walmsley, Elizabeth Banks, John Michael Higgins, Jacob Wysocki, Christopher Mintz-Plasse…
Genre : Comédie/Musical/Adaptation
Date de sortie : 8 mai 2013

Le Pitch :
Beca déboule à la fac. Jeune fille aux ambitions musicales marquées, Beca est aussi asociale. Pourtant, quand elle intègre, un peu malgré elle, un groupe de chant a cappella, sa vie s’en trouve bouleversée. Désormais chanteuse, aux côtés de filles aux profils divers et variés, Beca va devoir faire ses preuves, se construire, et pourquoi pas gagner le championnat universitaire…

La Critique :
Il fallait forcement que ça arrive : Glee a fait des petits. C’est l’une des conséquences du succès : parvenir à engendrer des clones. The Hit Girls est ainsi une copie bien peu audacieuse de la série créée par Ryan Murphy. Comme dans Glee, ça chante à tout bout de chant, de la même façon, on retrouve un large éventails de personnalités, origines et sensibilités et tout le monde écoute la même musique. The Hit Girls est-il meilleur ou pire que Glee ? Ça dépend véritablement de ce que vous pensez de la série. Si voir des jeunes beugler à la façon des candidats des multiples radio-crochets télévisuels qui pullulent à la télévision, tout en tricotant des intrigues dignes des séries Disney Chanel, vous enchante, vous serez à votre aise devant The Hit Girls. Un film qui se démarque peut-être de Glee grâce à la présence de comédiens talentueux, comme Anna Kendrick et Rebel Wilson, mais qui s’en rapproche tellement pour ce qui est de l’intrigue, du côté compétitif ou encore du choix et de l’orchestration des chansons, que ça devient franchement difficile de distinguer les deux.
Attention donc à toutes celles et ceux qui ont déjà eu envie de se défenestrer devant Glee ! The Hit Girls propose ni plus ni moins le même spectacle. Votre réaction risque donc d’être la même ! Les effets secondaires peuvent aller du simple agacement, à l’apparition de rougeurs au niveau des conduits auditifs, voire à des saignements soudain dans la région des tympans. Au moindre signe avant coureur, n’hésitez donc pas à 1) sortir de la salle de cinéma au plus vite ou éteindre votre télé, et 2) dirigez-vous vers le centre hospitalier le plus proche tout en prenant soin de glisser dans votre autoradio un truc qui envoie vraiment, pour commencer la détox.

Quoi qu’il en soit, The Hit Girls n’apporte rien. Rien de chez rien. Ok, ça chante juste, mais encore une fois, on retrouve dans le film exactement les mêmes voix que dans tous les trucs du même genre. On nous présente une jeune fille mignonette, un peu rebelle, qui curieusement, passe son année universitaire à bidouiller d’horribles mash-up sur son ordinateur, à bosser dans une radio et à répéter avec son groupe. Ayant apparemment la chance d’étudier dans une fac qui dispense ses élèves de suivre des cours normaux, la jeune héroïne, campée par une Anna Kendrick décidément douée pour embrasser une grande variété de rôle, va ensuite connaître une destinée toute tracée. Tentez de prévoir le dénouement, alors que le film n’a démarré que depuis une poignée de minutes, et il y a de grandes chances que vous soyez dans le vrai. À part quelques élans d’humour scato et vaguement insolents, The Hit Girls est cousu de fil blanc et déroule pendant deux pénibles heures un spectacle balisé à tous les étages.

Les pauvres malheureux qui seront traînés de force devant The Hit Girls auront alors bien peu de choses à quoi se raccrocher. Certains se consoleront sans doute de la présence au casting d’Alexis Knapp, la bombasse de Projet X, qui a fait couler beaucoup d’encre sur les forums sexuellement chargés de la toile et les autres, ceux qui aiment bien quand ça dégueule et quand c’est vulgaire, pourront compter sur des jets de vomis absolument monumentaux. Mais sinon, le programme est creux.

Autre point : pourquoi peut-on voir, sur certaines affiches du film, la tagline suivante : « Quand Ted rencontre Mes Meilleures Amis. ». En quoi The Hit Girls se rapproche-t-il de Ted ? De Mes Meilleures Amies peut-être. Encore que franchement, les deux longs-métrages n’ont pas grand chose à voir l’un avec l’autre si ce n’est qu’ils mettent en scène un groupe de filles. Mais Ted ? Sérieusement ? Juste dans l’espoir d’attirer les nombreux fans de la bombe de Seth McFarlane qui -on le rappelle car c’est important- suivait les aventures d’un ours en peluche vivant, voilà qu’on nous rapproche deux films complètement différents ? Il est où le rapport bordel ? Il n’y a même pas l’ombre d’un animal dans The Hit Girls. Jamais. The Hit Girls a autant de points communs avec Ted, que Jurassic Park avec Les Bronzés font du ski. Le marketing ne connait aucune limite quand il s’agit d’attirer le public dans les salles de cinéma. La preuve est ici probante.
Le piège est parfait, car une fois devant le film, il est trop tard… The Hit Girls commence sur les chapeaux de roue. On en prend plein les oreilles. Les mash-up, ces trucs difformes, sont au centre d’une bande-originale en carton et les enjeux… et bien on finit par s’en foutre comme de la première paire de santiags de Chuck Norris. Malgré tous les efforts du réalisateur (qui signe son premier film), on se moque éperdument de qui va remporter ce championnat de chant a cappella. Tout ce que l’on sait, et ce dès le début, c’est que la musique, elle, ne va pas en ressortir gagnante… Et tant qu’on y est, le cinéma non plus.

@ Gilles Rolland

Crédits photos : Universal Pictures International France