Magazine Culture
Street Horrrsing, (malicieusement) vu par Thibault Balahy
Pierre est chargé de production artistique du festival La Route du Rock, agent artistique, et
programmateur du festival Soy à Nantes. Ce rendez-vous du samedi change : désormais, une interview par e-mail, plus ou moins longue selon les disponibilités de Pierre. Manière aussi
de marquer une pause entre deux "textes", et d'aborder de façon directe les tendances les plus actuelles.
Sylvain : Pierre, les Fuck Buttons sont-ils des producteurs déjà connus du circuit (quel circuit ?) ou deux bricolos dans leur salle de bains ?Pierre : Fuck Buttons, c'est 2
bristoliens: Andrew Hung et Benjamin John Power, peu connus des services de renseignement de l'intelligentsia indie avant 2007, date de sortie de leur premier EP : Bright Tomorrow
sur le label ATP recordings, label de l'excellent festival britannique, qui a pour coutume d'inviter un artiste/groupe à devenir programmateur d'un jour.
Ils ont joué avec acharnement en Angleterre entre 2004 et 2007, ce qui leur a valu de se tailler une réputation d'ovni musical dans le Landerneau de l'indé anglais (leur Landerneau à eux, ça
doit valoir Nantes chez nous...) Ce qui leur a permis d'être signés sur ATP recordings et invités par Portishead, d'autres bristoliens, à jouer à l'ATP festival...
Depuis, toute la presse musicale spécialisée: Wire, Picthfork media, Mojo, Stereogum, Drowned in Sound... fait leur éloge.
Sylvain : Techniquement, comment peut-on décrire leur musique ? Ils utilisent quoi, ils font quoi ? (Et ce qu'ils font, le font-ils en studio ou dans une salle
de bains ?)Pierre : Pour essayer de cataloguer : une sorte de noise expérimentale : des sons électroniques montés en strates, en fines couches hypnotiques, issus de laptops et de
synthés, triturés, torturés via des pédales d'effets (boucles, distorsions, - ils utilisent même un magnétophone playskool...), le tout saupoudré de voix distordus et lointaines, et de
rythmiques tribales.
Ils créent chez eux, dans leur local de répétition et en studio. Ils ont tourné de manière intensive durant ces trois dernières années et on peut penser qu'ils ont eu la volonté de récréer
l'atmosphère de leurs concerts dans cet album.
Un son compact, puissant, qui a besoin de volume et d'espace pour s'exprimer.
Sylvain : Merci Pierre. A samedi prochain. Demain dimanche on retrouve Emmanuel avec Outkast.