Californie, année zéro

Publié le 12 mai 2013 par Edelit @TransacEDHEC

« I will be back », cette citation du plus célèbre des culturistes, accessoirement acteur, terminateur et governator (à moins que ça ne soit l’inverse ?) ne pouvait être plus adaptée à la situation de l’état qu’il a gouverné pendant près de 7 ans. Endettée jusqu’au coup il y a encore peu, la terre promise des chercheurs d’or a relevé la pente pour redevenir l’eldorado de ses glorieuses années passées. Celle que les conservateurs appelaient la Grèce de l’Amérique a dû concéder de nombreux sacrifices, principalement sociaux, pour retrouver une santé financière au niveau de sa brillante réussite économique. S’agit-il d’un exemple à suivre pour sauver le radeau instable sur lequel navigue l’Europe ?

Les réformes effectuées ont contribué à rembourser le colossal déficit de 27 milliards de dollars et à abaisser le taux de chômage de 12% à 9.4% : c’est toujours plus que la moyenne nationale de 7.6% mais  la courbe est bien inversée (certains feraient bien d’en prendre de la graine). Au programme : réforme des retraites, hausse des cotisations, coupes dans les services publics, allègement des interventions de police, baisse des aides sociales et autres joyeusetés. On notera aussi une mesure assez peu populaire auprès des plus hauts revenus mais qui semble avoir grandement contribué à la réussite d’effacement du déficit : la hausse des impôts pour les contribuables les plus riches.
La Californie est en effet une réserve riches contribuables unique en son genre : la Silicon valley et son écosystème d’entreprises novatrices ramène des ingénieurs et cadres supérieurs du monde entier quand les prestigieuses universités, comme Berkeley ou Stanford, assurent un vivier continu de futurs contribuables à très hauts revenus.

Tout semble de nouveau sourire aux Californiens mais la prudence est de mise quant aux effets à plus long terme de ces réformes : seul l’avenir dira si la cure de rigueur imposée à l’état pendant ces deux dernières années n’entraînera pas quelques complications, sociales ou structurelles. Pour le moment, l’heure est encore à la célébration et à l’euphorie des nouvelles perspectives prometteuses qui s’annoncent, un luxe que l’Europe ne peut pas encore se permettre…

AG