Gallimard, 18 octobre 2012, 192 pages
Résumé de l'éditeur :
Arno Geiger part à la rencontre de son père, en essayant de jeter un pont vers cet état de démence dans lequel ce dernier est plongé depuis des années. Le récit de ce chemin parcouru ensemble est d'une sobriété et d'une poésie bouleversante.
Car le romancier autrichien parvient non seulement à nous parler de l'homme que son père était avant - un très jeune soldat précipité sur le front de l'Est à la toute fin de la guerre, un mari insensible aux envies de changement de sa jeune épouse, un employé de mairie sans fantaisie et un père de famille autoritaire - mais aussi de ce quotidien que toute la famille doit réinventer autour de l'absence. La mémoire s'effrite, les repères se brouillent, et August Geiger est parti en exil. Son fils va essayer de le retrouver, de le comprendre, même si la raison ne peut plus lui servir de guide.
Au bout du compte, il réinvente son père, et par la grâce d'une écriture oscillant avec beaucoup de justesse entre gravité et humour, son récit reconstitue au plus près ce lien que la maladie d'Alzheimer et autres démences arrachent aux familles.
Mon avis :
Lu parce que proposé par mon Club de lecture, je ne serai jamais allée vers ce roman spontanément. La maladie d'Alzheimer ne touche pas (pour le moment) des membres de ma famille (nous avons, hélas, d'autres soucis).
Bref, je me plonge donc dans ce récit d'une vie, celle du père, dont la mémoire part en lambeaux.
Heureusement, sa famille a assez d'humour et de recul pour ne pas s'offusquer de cet homme qui perd ses repères.
Il m'a touché, cet homme, qui se rend compte qu'il oublie, que sa mémoire l'abandonne, et qui se prend, parfois, la tête dans les mains en regrettant ce malheur.
C'est un homme plein de bon sens, attaché à son village et à sa terre, et qui a ce "bon sens paysan" de ne jamais regretter et d'accepter les événements comme ils viennent.
Un livre que je n'étais pas sûre d'aimer en l'ouvrant, mais qui a su m'émouvoir.
L'image que je retiendrai :
Celle du père qui touche la joue de son fils adulte, geste d'amour vivant.