Le premier album d'Eléphant arrive et il est à l'image de ce qu'on connaissait du groupe : plein d'énergie positive, de bonnes ondes musicales et de mélodies entêtantes.
Car s'il est une évidence quand on fait défiler les titres de ce premier opus, c'est que le duo a un sens aigu de la mélodie qui fait mouche.
Lisa et François, c'est Eléphant, un duo qui chante en français des pop song sucrées mais pas que.
Certes dès l'ouverture, l'envie nous prend de sillonner les routes de l'été, fenêtres grandes ouvertes, un vent tiède nous caressant la peau "Prenons la route, celle qui suit le soleil..." mais ne vous y trompez pas : Eléphant n'écrit pas que des chansons légères qui donnent envie de s'évader.
On parcourt cet album comme un délicieux labyrinthe sonore, où les chansons jolies habillées façon comptine donnent envie de danser ("danse, danse") et où, soudain, un virage nous amène à un recueillement sage ("oui peut être non"), délicate pause qui donne au paysage dessiné par "Collective mon amour" un appréciable relief et promet un live tout en nuances.
On se faufile avec agilité de la légèreté à la mélancolie lumineuse de certains titres, appréciant chacune des variations proposées, saisi par la douceur qui se dégage de l'ensemble.
Bien sûr la plupart du temps on a irrémédiablement envie de danser, de chanter avec eux ("Tu vois, tu vois, tu vois", "Rien", "I think I love you", "et toi t'es drôle"...).
On est tenté de parler de toy music tant les arrangements regorgent de ces petits instruments qui caractérisent le genre mais on va au delà de ça. Sous une apparente légèreté il y a un gros travail : cordes, claviers et cuivres, tout est très soigné et il y a souvent plusieurs strates d'arrangements qui donnent une vraie épaisseur aux morceaux.
Ne vous y trompez pas, sous des dehors légers, ce duo là est de ces perfectionnistes qui excellent dans l'art de ne rien l'aisser paraitre de leur travail. Qu'il s'agisse de la mise en images du projet (on se souvient du clip home-made de "Rien" tellement réjouissant), de l'écriture ou de la composition, Eléphant présentera lundi 13 mai un premier album ciselé dont la fraicheur accompagnera parfaitement les jolies journées ensoleillées aussi bien que celles, plus maussades de ce printemps qui tarde à s'installer, avec des titres comme "oui peut-être non" ou la complainte chaloupée de "Lisa".
"Je préfère te tourner le dos faire la sourde oreille, pour supporter, t'entendre pleurer, pour ne pas voir, tes larmes couler, dans mon silence, je ne sais plus rien" ("oui peut-être non)
"Collective mon amour" est un album plein de relief, aux teintes changeantes comme un ciel de printemps capricieux. Il ne pouvait pas mieux coller à l'époque.
Finement ciselé, joliment nuancé, habillé de motifs variés, le premier album d'Eléphant est une jolie pièce de dentelle musicale. De la chanson légère et fine dont la beauté est évidente et ferait presque oublier tout le travail nécessaire pour en arriver là.
Les textes sont riches et s'aventurent parfois du côté de la poésie quand le choix des mots semble axé sur la musicalité plus que sur le sens. Tout autant réjouissant que le reste ("et toi t'es drôle", "un instant")
Ils osent aussi un clin d'oeil à Gainsbourg sur Lisa "Elisa danse en décadanse, Elisa aime sans dieu ni chaine, Lisa c'est comme une mise en scène (...)". Charmant.
L'album se termine sur une outro 100% instrumentale qui clôt délicatement ce bel album qui habillera si bien ton printemps.
Eléphant sera au café de la danse le 18 juin. Un rendez-vous qui, à quelques jours à peine de l'été devrait réchauffer les coeurs et les corps : on se voit là bas, n'est-ce pas?
Je termine en remerciant le groupe à qui je dois ce que j'ai adopté comme une devise :
"Je vais peindre ta vie en blonde, la couleur me parait trop sombre" (Collective mon amour)
Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble