Au détour d'un plan (celui où Germaine et Marcel Challaye sont dans l'étable) de "la vie moderne" de Raymond Depardon, compréhension instantanée, fulgurante, que la lumière naturelle est la lumière juste. Qu'on ne peut que la capter. Car la lumière avant d'être matière, est une émotion.
Ce plan a la beauté d'un tableau en "lumière flamande", mais il est avant tout un regard posé sur le réel, une émotion saisie. La lumière léchée du film "La jeune fille à la perle" (une fiction autour du tableau éponyme de Johannes Vermeer, réalisé par Peter Webber) n'émeut pas, car elle a le
goût du factice, de l'émotion reconstituée à partir de l'esthétisme lyophilisée du peintre. Là on est dans le cinéma, chez R.Depardon on est dans l'image.