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L’Arctique, cimetière atomique et contamination radioactive

Publié le 11 mai 2013 par Idealmag @idealmag2

Au fond de l’Arctique, des épaves coulées ou abandonnées par la marine russe menacent aujourd’hui de libérer de fortes doses de radioactivité.


Que trouve-t-on au fond de l’océan Arctique – première zone de pêche au cabillaud du globe ?

L’Arctique, cimetière atomique et contamination radioactive -Des milliers de caissons métalliques,
-dix-neuf navires chargés de déchets radioactifs,
-quatorze réacteurs,
-trois sous-marins nucléaires... 


Les parties métalliques rouillent, l’eau salée ronge le béton et des particules radioactives s’échappent des épaves. Pourtant, l’omerta est de mise.
Cet état de chose a bien été dénoncé par un ingénieur et inspecteur des sous-marins russe. La prison a été sa récompense.

Un rapport remis en 2011 au Kremlin par le ministère russe de l’Environnement appelait à couler des sarcophages de béton autour de deux des trois sous-marins d’ici 2014 au plus tard – mais la recommandation est restée à ce jour lettre morte.

Une bombe à retardement qui dort dans les eaux russes.

http://fr.euronews.com/ : Selon des experts allemands, un sous-marin nucléaire menace de contaminer l'Océan arctique. Le sous marin K27 a été immergé en 1981 à 33 mètres de profondeur, moyen largement utilisé par l'Union soviétique puis la Russie pour se débarasser des épaves.

"Cela signifie qu'une catastrophe silencieuse a d'ores et déjà commencé, explique Wolfgang Renneberg. Plus ces sous-marins seront sous l'eau plus il y aura de chances qu'il y ait de plus en plus de fuites radioactives qui contaminent la mer."

Plusieurs autres sous-marins gisent en mer de Kara, et seraient potentiellement dangereux, selon les experts allemands qui s'appuient sur un rapport du ministère russe de l'Environnement datant de 2011.

Une récente expédition russo-norvégienne n'aurait, dit-on,  pas détecté de fuites radioactives. Elles seraient fatales pour les cabillauds, dont la mer de Kara est la réserve mondiale.

Mais la Russie a également intérêt à nettoyer la zone avant de commencer l'extraction de pétrole prévue dès 2014.


On vit toujours aujourd'hui sous la menace d'un accident nucléair

Extrait d'un reportage Thalassa de Janvier 2008.

Le chantier naval de Zvezda est une gigantesque casse. Car on ne répare plus, on détruit, dans des conditions d'insécurité totale. Après avoir déversé pendant des années dans le Pacifique des tonnes de liquide radioactif provenant des sous-marins, après avoir stocké à ciel ouvert des déchets nucléaires et du combustible irradié on vit toujours aujourd'hui sous la menace d'un accident nucléaire. Une épée de Damoclès au-dessus de la tête des habitants de la région, et des pays voisins.

10 août 1985 : K- 314, project 671, explosion du réacteur nucléaire lors de sa recharge dans la baie de Chazhma, région de Primorye près de Vladivostok. Dix hommes d'équipage meurent sur le coup. Pendant l'accident, puis la liquidation 260 à 290 personnes sont irradiées, irradiation aiguë pour 39 personnes, la maladie du rayonnement est développée par 10 personnes. Plus de 100 000 curies de radioactivité furent mesurés alentour et il fallut plus de deux heures pour éteindre l'incendie. Un vaste secteur reste non dépollué et est toujours ouvert aux activités humaines. Les 2 000 habitants de la baie n'ont jamais été évacués. Le sous-marin et ses matériaux radioactifs reposent toujours au fond de la baie, sous plusieurs mètres de sédiments.

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L'Arctique, le principal « dépotoir » nucléaire de la Russie

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CLIQUEZ POUR AGRANDIR Il y a les bases navales Arctiques de Mourmansk, dans la mer de Barentz, plus connues, et puis il y a la Nouvelle-Zemble, une immense île du Nord de la Sibérie, aussi grande que l’Islande, qui a hébergé durant de nombreuses années les essais nucléaires des différents arsenaux Soviétiques avant de devenir ce qui est probablement le principal « dépotoir » nucléaire de la Russie. L’opérateur public Russe Rosatom l’a confirmé auprès de l’ONG Bellona.

L’Union Soviétique a construit environ 260 bâtiments à propulsion nucléaire dont environ 250 sous-marins

L’activité globale de l’ensemble des sources radioactives constituées par la flotte nucléaire de l’ex-URSS est estimée à environ 25 Millions de Curies représentant une masse approximative de 150.000 tonnes de matériaux hautement radioactifs (Rapport Yablokov ).
50 années après la guerre froide, le contexte a changé : la flotte nucléaire Russe est devenue disproportionnée et obsolète ;  la Russie est d’autre part devenue presque aussi gourmande en ressources énergétiques que son ancien ennemi et espère désormais pouvoir retirer une richesse inespérée de la mer de Kara : le pétrole et le gaz naturel.

Mais voilà : sans même compter les accidents  – fréquents – et à court d’argent, les Russes ont pris l’habitude de saborder un grand nombre de bâtiments obsolètes au large des côtes orientales de la Nouvelle-Zemble. Certains experts estiment qu’au moins une dizaine de cœurs nucléaires chargés y auraient été coulés entre les années 1970 et 1990 ainsi qu’une partie des déchets nucléaires liés à leur exploitation ainsi qu’à celle – pour faire bonne mesure – des réacteurs civils Russes.

Le sous-marin Soviétique expérimental K-27 sabordé avec la majeure partie de son attirail nucléaire

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CLIQUEZ POUR AGRANDIR Le 24 mai 1968, le sous-marin Soviétique expérimental K-27 rencontrait une avarie majeure sur l’un de ses réacteurs nucléaires de 150 MWt: 20% environ de son combustible ayant fondu (5), le bâtiment était malgré tout rentré tant bien que mal vers le port de Gremikha en baie de Mourmansk, à l’opposé de la mer de Kara (6).

3 années plus tard, le 6 septembre 1981, le bâtiment ayant servi entre temps de laboratoire nucléaire flottant fût remorqué dans la baie de Stepovogo, près du lieu-dit Litke, où il fût promptement et discrètement sabordé avec la majeure partie de son attirail nucléaire. Pour la petite histoire, cet événement eut lieu à moins de 200 km du Cap Soukhov, où explosa la plus grosse bombe H de tous les temps (7), et sur une île qui était en grande partie condamnée car passablement vitrifiée par les quelques 200 essais atomiques qui y ont eu lieu.

Rosatom, la puissante ONG environnementale Norvégienne Bellona travaille sur ce dossier depuis 1992, à la demande des autorités Russes complétement dépassées par la réalité présente de leur passé nucléaire. Malheureusement pour Bellona et d’autres structures associées au projet de démantèlement « propre » de ce qui peut encore l’être, les cartes indiquant les emplacements précis des sabordages semblent avoir été détruites ou du moins ne sont pas documentées à ce jour.

L’emplacement précis de l’épave radioactive du K-27 est ainsi non seulement parfaitement ignoré à ce jour mais une expédition prolongée dans la région de la poubelle nucléaire Russe, compte tenu des énormes problèmes radiologiques perdurant 50 années après la folie atomique Soviétique, ne pourrait travailler aussi sereinement que la situation l’exigerait…

Le projet avance ainsi au ralenti et seulement deux expéditions de localisation ont été menées en mer de Kara en 2004 par Bellona et en 2005 par le Ministère Russe des urgences.

Source : Gen4 : http://gen4.fr/2012/09/sabordage-flot...
Même Auteur ou Sujet Autres sources :

Russia announces enormous finds of radioactive waste in Arctic Sea, bellona.org, 28/8/12

Rosatom-Bellona feb. 2012 seminar, bellona.org, 29/2/12

L’histoire du K-27, « un Tchernobyl sous-marin qui sommeille », dissident-media.org

« La nouvelle-Zemble, poubelle nucléaire », dissident-media.org

« Sous-marins Russes, une catastrophe en devenir », laroyale.forum0.net, 30/7/10


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