Avril 2013
Arbuste de la famille des Oléacées (comme le troène ou le jasmin) peu exigent, le lilas fleurit dès le printemps, messager de la nature nous indiquant qu’il est temps de retourner au jardin. Sa floraison généreuse en grappes pyramidales attire les oiseaux et les insectes mellifères. A fleurs simples ou doubles selon la variété, le lilas embaume les premiers beaux soirs. C’était la deuxième année que le lilas âgé de 4 ans installé sur mon balcon parisien fleurissait. La météo capricieuse cette saison a retardé l’épanouissement des plantations. Le renouveau s’est fait attendre et c’est un bonheur que de se réveiller dans le parfum des fleurs.
Le lilas sauvage est connu en France depuis le XVIè siècle durant lequel il fait son apparition illustrée dans les livres de botanique. Pierre Belon apothicaire et naturaliste relève sa présence lors d’un voyage dans l’Empire Ottoman. Les Turcs le nomment alors queue de renard en référence à la forme de ses fleurs. Son nom en français nous vient du perse « Lilak » ou « Nilak » qui signifie bleu. A cette époque, le lilas est très apprécié à la cour du sultan Soliman le Magnifique. Il en fait don au diplomate Ogier Ghislain de Busbecq, ambassadeur autrichien qui ramène cet arbuste à Vienne puis offre des plants à François Ier.
Le lilas horticole est originaire de Chine, Corée et Japon. C’est au XIXè siècle que des botanistes en font parvenir quelques branches en Europe afin de les croiser avec la variété qui s’est développée à partir des spécimens turcs. Victor et Emile Lemoine, hybrideurs et pépiniéristes français à Nancy créent plus de 64 cultivars de lilas (plantes obtenues en culture par sélection pour ses caractéristiques particulières) assurant son succès et la réputation de la ville de Nancy. Le lilas devient un incontournable des jardins français.
Fin octobre 2009 - Il était une fois...
De nos jours, les 22 espèces de lilas les plus répandues proviennent de cette hybridation des plants d’Europe du sud-est et d’Asie. Réputé pour sa vigueur et sa longévité, le lilas commun Syringa vulgaris ou lilas français connait une croissance rapide. Il mesure de 1,50 à 5 mètres pour les variétés classiques et croît de 45 cm par an en moyenne jusqu’à sa maturité. Il vit plus de 20 ans. Pour les petits jardins ou les balcons, le lilas à petite feuille Syringa microphylla est parfaitement adapté grâce à sa taille réduite.
Il est conseillé de veiller à une exposition mi-ombre ou soleil qui favorise la floraison. Un lilas aura besoin de beaucoup de lumière pour fleurir abondamment mais cet arbuste craint la sécheresse ou le soleil trop violent. L’ensoleillement de la région parisienne lui convient bien. Sur mon balcon orienté sud ouest, il se développe avec bonheur. Il va d’ailleurs bientôt falloir changer le pot pour un plus grand.
Cette plante est peu regardante sur le type de sol. Pour une croissance optimisée, un terrain assez riche sans être particulièrement fertile, le lilas pousse même sur des terrains calcaires, mais bien drainé est idéal. Sur mon balcon, j’ai mélangé de la terre de jardin et du terreau bio en prenant soin de verser une bonne quantité de billes d’argile dans le fond du pot.
printemps - été - automne 2010
printemps - été 2011
Première floraison printemps - été 2012
J’ai suivi les conseils du pépiniériste en le mettant en terre à l’automne pour favoriser l’enracinement : A la Sainte-Catherine tout bois prend racine. Le petit arbuste mesurait 25 cm lorsque je l’ai planté en octobre 2009 et ce choix lui a particulièrement réussi au point que j’ai du dès la fin du printemps suivant lui réserver une place rien que pour lui dans un large contenant. Le lilas est un arbuste solitaire qui supporte mal la concurrence des autres plantes. Il étend ses racines profondément ce qui lui permet de capter les nutriments nécessaires à sa croissance même sur des sols modérément fertiles. Hors de la présence d’autres végétaux, celui que je cultive a tout de suite pris ses aises grandissant de plus d’un mètre en une saison.
Le lilas requiert peu d’entretien. Il suffit de supprimer les fleurs fanées car elles épuisent inutilement l’arbuste qui concentre toute son énergie à la reproduction en formant les graines, enlever les feuilles mortes et les branches desséchées. L’arrosage est limité du fait de sa rusticité, cependant au cours des premières années lorsque l’arbuste est encore immature, il faut veiller à arroser l’été pour favoriser le développement des racines.
janvier 2013
Deuxième floraison - avril 2013
Mai 2013
Il est recommandé d’utiliser un engrais organique faible en azote pour éviter un développement foliaire trop important, riche en phosphore et potasse pour une floraison de qualité. Cependant, la floraison étant relativement courte, environ un mois par an, et le feuillage tout à fait esthétique à la belle saison - le lilas perd ses feuilles en hiver - j’ai choisi d’utiliser notamment du purin d’ortie fortifiant naturel assez azoté qui stimule la résistance naturelle des plantes contre les nuisibles et les maladies ainsi que du purin de prêle riche en silice et très efficace contre les maladies cryptogamiques auxquelles le lilas est sensible comme l’oïdium, un champignon qui se développe sur le feuillage sous la forme d’une fine pellicule blanche. Ce champignon fait des ravages sur les balcons, microcosme propice à son développement, en s’attaquant notamment aux rosiers.
Un bel arbuste doit présenter entre 6 et 10 branches. J'en suis encore loin mais j'hésite à intervenir sur le plant de peur de l'abîmer. La taille du lilas est controversée parmi les horticulteurs. Certains la recommandent, d’autres la déconseillent. Les fleurs apparaissant sur les tiges de la deuxième année, il faut être très prudent lorsque l’on coupe les branches car cela pourrait compromettre la floraison de l’année suivante. Le lilas fleurit mieux dans les régions à hiver marqué car c’est le stress provoqué par les gelées qui déclenche la floraison aux beaux jours. Pour un lilas, un peu timide, peu fleuri, songer à provoquer un stress en cernant les racines par exemple.
J'ai hésité avant de rédiger ce billet car je n'étais pas très satisfaite de la qualité des photos. Cependant, je me suis dit que cela pourrait vous amuser de découvrir l'une de mes nombreuses lubies dont je n'avais pas encore parlé ici. L'histoire du lilas urbain est assez emblématique de ce qui se passe sur mon balcon mais j'y fait croître de nombreux autres végétaux : glycines, rosiers grimpants - très capricieux, fragiles, l'ingratitude faite plante. On ne les voit pas sur les photos de ce post car impossible de trouver des clichés corrects de la treille installée contre le mur en face du lilas. Clématites, jasmins étoilés, fleurs diverses que je fais moi-même pousser à partir des graines - beaucoup de fleurs des champs sauvages qui s'épanouissent divinement en été. Vive la biodiversité ! Les abeilles sont ravies. Et le chat passe des heures à les guetter - lavandes, herbes aromatiques diverses - je suis envahi par le persil d'ailleurs - fraisiers et framboisiers dont je n'ai pas réussi à goûter une seule baie depuis qu'ils produisent des fruits - l'année suivant l’implantation des graines - car le fieffer greffier en raffole et les boulotte dès qu'ils sont mûrs. Je ne résiste pas à l'envie d'illustrer les quatre saisons du balcon indépendamment des variations du lilas et vous faire découvrir cette petite oasis de verdure qui me procure tant de plaisir. A défaut d'avoir la main verte ou des connaissance suffisantes, mon mot d'ordre : laisser faire la nature. Et ça se passe plutôt bien.
Eté 2012
Automne 2012
Hiver 2012
Printemps 2013