La bande de Saint-Germain des Près ressuscite en plein coeur du 13ème arrondissement...

Publié le 11 mai 2013 par Fousdetheatre.com @FousdeTheatre

Au Théâtre 13, douze artistes rouvrent et réinventent le Tabou, fameux club de la rue Dauphine, pour une réjouissante et intelligente évocation de ceux qui firent, après guerre, la légende de ce quartier parisien. Vian, Gréco, Sartre, Beauvoir, Prévert, Sagan, Gainsbourg, et même Zazie (dans le métro)... Ils sont tous là ! Chantent, dansent, débattent. Du théâtre musical impeccablement conçu, poétique, truffé de trouvailles, aux dialogues malicieux, qui restitue un climat bien particulier et parvient à saisir brillamment l'âme et les aspirations de la jeunesse créative d'alors.

Sur le plateau transformé en cave-cabaret-discothèque enfumée aussi réaliste que fantasmée (séduisante scénographie) dans laquelle résonnent jazz et be-bop (musiciens live), chacun s'empare d'une des personnalités sus-évoquées. On est, on chante sans imiter. Quelques clins d'oeil bien sûr, mais rien de trop appuyé. L'intérêt est ailleurs. On tente de se faire le reflet d'une attitude, d'un état d'esprit, d'une pensée, d'une philosophie, mais on ne singe pas. En solo ou en groupe, on interprète ces textes qui réveillèrent les ondes et tourne disques. "Déshabillez-Moi", "Le déserteur", "Une bonne paire de claques dans la gueule", "Fais-moi mal Johnny", "Jazz Band"... Sans oublier des "tubes" débarqués des Etats-Unis (Ray Charles, Gerschwin, The Platters).

Entre deux chansons, nous assistons à la projection et au doublage d'une vieille réclame pour les appareils Radiola (irrésistible !), à la reconstitution d'une émission de radio ayant pour invités Jean-Paul Sartre et Juliette Gréco, on se délecte de séquences visuelles inspirées (notamment d'une fort jolie chorégraphie pour deux mains et leurs doigts). Autant de propositions qui nous permettent de nous replonger avec bonheur dans les 50's.

Tous issus de l'école du Studio d'Asnière, les comédiens ne s'économisent pas. S'ils ne sont pas chanteurs ou danseurs professionnels, ils livrent avec cette création collective, un travail de troupe précis, rigoureux, rythmé, généreux, et au final enthousiasmant. 

Alors n'hésitez pas.

Jusqu'au 23 juin.

Réservez vos places en cliquant ci-contre :