Info de derni??re minute, mon roman vient d'??tre accept?? par un ??diteur. J'ai le sentiment de ne plus toucher terre, de commencer un r??ve fou, que le ciel vient de me tomber sur la t??te. D'un c??t??, je ne compulserai plus mon mail avec autant d'impatience, avec une maniaque fr??n??sie, comme un Toc irr??pressible ; comme je n'attendrai plus un appel qui tarde ?? venir, sur un t??l??phone qui ne veut pas sonner l'heure de la d??livrance. L'esprit n'en sera que moins chagrin. L'envoi d'un manuscrit, ce n'est plus le syndrome de la page blanche, c'est celui du portable et du mail qui se taisent. C'est l'??cole de la patience et de l'humilit??, de la remise en cause de soi. Mille fois l'on se dit que l'on pouvait mieux faire, que le travail n'est pas bien achev??, mais on ne parvient plus ?? y changer la ligne g??n??rale. Puis, on ne veut plus le voir, plus le relire, il insupporte presque, et on se prend ?? r??ver d'une autre aventure, qui palliera aux carences de la premi??re. Une acceptation d'??dition, c'est aussi un veto qui se l??ve sur le travail en cours, sur le prochain roman d??j?? d??but?? et qui pi??tine, qui aura plus de chance de se faire lire dans un comit?? de lecture, un acte de naissance pour un auteur. Volontairement je n'ose pas dire ??crivain, car il appartient aux lecteurs de d??finir ainsi un auteur de livre. Malgr?? la d??finition du dictionnaire pour le mot ??crivain, et le sentiment d'Ir??ne Delse ?? ce sujet, je ne parviens pas ?? m'attribuer ce qualificatif. M??me si ce n'est pas mon premier livre, c'est mon premier roman, il compte donc plus ?? mes yeux.