La situation pitoyable dans laquelle nous mène la situation européenne éclate au grand jour avec le délai de deux ans pour respecter les critères du pacte de stabilité que vient de nous octroyer la Commission européenne.
Hollande s'est réjoui de l'épisode : il a montré suffisamment de gages de bonne volonté pour qu'un délai de grâce lui soit accordé.
C'est déja suffisamment pitoyable qu'un président de la république française, dans les dix premières puissances mondiales, soit obligé de se louer d'avoir obtenu un pouce de liberté de la part d'une instance bureaucratique.
Mais la suite est encore plus lamentable puisque la facture arrive directement :
Evidemment quand on fait un pacte avec le diable, cela a un coût.
De plus en plus, notre politique économique dépend des services de la Commission européenne.
S'ils étaient au minimum compétents.
Dans un billet récent, Krugman allumait Olli Rehn.
Cet homme, l'un des plus puissants de la Commission, en charge de la politique économique et monétaire, celui donc qui nous pose des conditions, a affirmé récemment que "quand Keynes écrivait dans les années 30, les gouvernements n'étaient pas aussi endettés".
Pas de bol, Krugman sort un graphique qui montre que le Royaume-Uni, où et quand Keynes écrivait, était à 150 % de ratio dette/PIB.
Ce qui est un peu gênant, c'est que personne n'a relu notre brave commissaire ou en tout cas ne l'a corrigé. Nous sommes donc gouvernés par des crétins surpayés qui n'ont rien appris de la crise des années 30, puisqu'ils n'en connaissent même pas les conditions.
Je ne sais s'ils sont réellement idiots ou s'ils sont obligés de prôner des politiques stupides pour ne pas fâcher outre-mesure les pays du Nord de l'Europe. Toujours est-il que Jean-Pierre Vesperini a bien raison d'écrire dans le Monde que nous devons sortir de l'euro - que ce soit pour sauver l'Europe ou pas.