Philippe Barraqué, musicothérapeute, créateur des CD Stop Acouphènes (www.stop-acouphenes.fr) vous communique une information scientifique importante pour celles et ceux qui vivent l’enfer avec leurs acouphènes.
En février 2013, le premier implant acouphénique a été posé au Centre Universitaire Médical de Maastricht (MUMC+). Le patient était sourd d’une oreille et souffrait d’un acouphène sévère. Le Docteur Robert Stokroos, chirurgien ORL, qui a réalisé cette première chirurgicale indique : “Nous avons cherché à codifier le silence”.
Aux Pays Bas, environ deux millions de personnes ont des acouphènes plus ou moins gênants. Ce symptôme peut avoir de sérieuses conséquences sur la vie personnelle et professionnelle, telles que la dépression, les problèmes relationnels ou la perte d’emploi.
Au MUMC+, les recherches portent sur une meilleure compréhension de l’acouphène ainsi que sur ses traitements possibles. Une des solutions les plus prometteuses est l’implantologie (Tinnitus Implant - TI). Cet implant génère une stimulation électrique pulsée pouvant créer du silence à la place du signal acouphénique.
Grâce à des recherches préliminaires de pointe utilisant les technologies de l’imagerie médicale, les chercheurs ont localisé la zone corticale où l’acouphène est généré. Le Dr Robert Stokroos a constaté que les signaux d’entrée au niveau des noyaux cellulaires sont désordonnés. En effet, le cortex compense ce dysfonctionnement par une « registration de signaux très sensibles » conduisant à la perception par le patient d’acouphène.
Avec l’aide de l’audiologiste Erwin George et du nano-technicien Remo Arts, cette équipe de chercheurs essaye d’envoyer un signal dans le noyau cérébral impliqué: « Si nous pouvons stimuler le nerf auditif de telle façon que le cerveau reçoive des signaux d’entrée ordonnés, alors il arrêtera de surcompenser et de produire des acouphènes. »
Pour cela, on place dans la cochlée, un implant Med-El modifié pour la pathologie acouphénique. « A Maastricht, nous implantons environ quatre-vingt implants cochléaires tous les ans, précise le Docteur Stokroos, nous maîtrisons cette technique chirurgicale mais nous ne l’avions jamais fait dans le but de supprimer la perception d’acouphènes. Il est particulièrement important que l’implant génère le bon stimulus et la bonne fréquence, ce qui a été testé jusqu’ici sur dix patients. »
A noter que le Dr Stokroos et son équipe proposent également aux patients acouphéniques la stimulation transcrânienne et les thérapies cognitives et comportementales.
Source : Audiology Worldnews.
Philippe Barraqué
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