Les pharmaciens mobilisés dans la lutte contre l'alcoolisme - La Nouvelle République:
Les 130 pharmaciens du département s’associent à l’association des Alcooliques anonymes pour libérer la parole autour d’un sujet encore tabou.La maladie n'est pas nouvelle mais elle continue à faire des victimes. Cette maladie, c'est l'alcoolisme. « Elle touche tous les âges, tous les milieux socio-professionnels et prend différentes formes : l'alcoolisme mondain, celui pour évacuer le stress d'un travail ou à l'inverse, le stress d'une absence de travail, les jeunes de plus en plus tôt… ». Ce constat, Jean-Michel Gonzalez, pharmacien niortais le fait, comme tout un chacun. Et il constate aussi que « cela reste un sujet tabou ».Deux numéros 24 h sur 24Pour lever ce tabou et faciliter la parole, la chambre syndicale des pharmaciens des Deux-Sèvres et l'association des Alcooliques anonymes ont décidé d'organiser une campagne de quinze jours, lancée le 1er mai. Sur chacune des 130 pharmacies du département, une affiche est apposée avec cette phrase : « L'alcool : en parler pour se libérer ». Une invitation accompagnée de deux numéros de téléphone, un numéro national, le 0820.32.68.83. et le contact avec le groupe des Alcooliques anonymes de Niort, le 06.70.68.47.10. « Deux numéros joignables 24 h sur 24 » précise William, membre de l'association et ancien malade.
Deux numéros qui peuvent sauver la trajectoire d'une vie, avec cet espoir que de les voir ainsi affichés puisse engager un déclic, au moins susciter l'envie d'en parler, de la part des proches, du malade lui-même. « En parler, c'est déjà un pas. Savoir que l'on est alcoolique est une chose, l'admettre, encore une autre » précise William." Ici, c'est moins formel, il n'y a pas de rendez-vous "Pour engager cette parole, les officines peuvent être bien placées. « Déjà, nous sommes présents sur tout le territoire. Et chacun des pharmaciens connaît bien sa clientèle de proximité. Nous pouvons capter des soucis, ressentir des choses »explique Jean-Michel Gonzalez. « Il y a souvent du déni, une famille qui souffre. Ici, on peut recevoir les gens tout de suite, c'est moins formel, il n'y a pas de rendez-vous. On peut se mettre dans un coin tranquille, écouter et conseiller ». Pour ce faire, les pharmaciens ont d'ailleurs également reçu de petits documents, format cartes de visites, qu'ils peuvent distribuer. En aiguillant aussi vers les associations ou le service addictologie de l'hôpital de Niort. Une carte qui changera peut-être la vie d'une personne et de ses proches. Quand le moment sera venu : « Je connais un ami qui a gardé la carte dans un tiroir pendant deux ans. Et puis un jour, il a appelé » confie William.
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