Le premier anniversaire de l’investiture de François Hollande s’est fait dans la douleur d’une côte de popularité au plus bas et d’une austérité mal calculée. Entre le président et les citoyens, il aura toujours été question d’une grande histoire d’amour et de haine. « Le président parle dans le vide et les français boudent » comme le décrit si bien Gérard Colé, ancien conseiller de l’autre François, son idole, Mitterrand. Alors que les français fassent toujours la gueule n’est pas vraiment nouveau, mais que l’exécutif et son peuple ne se comprennent pas est en revanche un peu plus critique. Évidemment, de la à dire que nos concitoyens le jugent un peu durement à cause de son embonpoint, ses manches trop courte et sa cravate de travers il n’y a qu’un pas. Néanmoins, cela n’excuse pas le fait que le Président de la République Française et ses conseillers en communication doivent se tenir,sur leurs gardes.
Après les « affaires » DSK, Cahuzac ou Guéant les conseillers en communication politique ont été mis sur l’échafaud étant déclarés eux même responsable de la mauvaise défense de leur clients. Nous vivons dans un monde qui évolue à fond la caisse et qui se souvient aujourd’hui des heures d’antenne en direct dédiées à DSK et sa vraie/fausse partie de jambes en l’air ? Dans tout ce brouhaha, on ne sait toujours pas s’il a pris son pied et si le proverbe « once you go black you never come back » est vrai. À l ‘époque, ce qui faisait la force de la fonction – celle de conseiller – était sa discrétion. Ces mêmes conseillers avaient même sous la présidence de Jacques Chirac théorisé la stratégie de la parole présidentielle : « l’impact de cette dernière devait reposer sur le « désir » suscité ». Le concept « ferme ta gueule t’auras chaud aux dents » manque d’ailleurs cruellement aux acteurs principaux de la politique contemporaine.
Plusieurs événements récents ont propulsé sur le devant de la scène certains conseillers en communication qui ont fait leur apparition dans les médias. Ils se sont ainsi tiré une balle dans le pied, car en voulant faire bien, ils discréditeront la parole de l’élu lui même par effet de halo. Nicolas Sarkozy en a fait l’expérience à ses frais avec l’affirmation de Jacques Séguéla et l’histoire de la Rolex à 50 balais. L’omniprésence de ces « gourous de la com’ » montre que les jeux de réseaux ont contribué à leur réussite sociale.
Jouons maintenant les avocats du diable puisque la fonction de Chef de l’État, isolée par définition, à besoins d’yeux et d’oreilles sur le marché de l’électorat. Le président doit comprendre clairement l’influence de chacune de ses décisions sur la cohésion sociale du pays qu’il dirige. Un despote s’en bâterait complètement le steak, mais comme nous ne vivons pas encore en Tyranisthan, faisons mine de nous y intéresser. Pas besoin de relooking, de plan de communications servant à abreuver l’actu en continue : plutôt du fond que de la forme; une histoire que Père Hollande nous raconterais sur cinq ans et pas cinq jours. Si on oublie les opérations de com’ tellement critiquées car nous sommes pris pour des abrutis – quoique nous le méritons par moments – la fonction de conseiller reprendrait certainement un peu plus d’ampleur, voir de discrétion laissant ainsi le champ libre aux conseillers pour conseiller. Et aux élus pour proposer des solutions politiques crédibles.