DEB | Même après un demi-siècle je les aime toujours pas
Publié le 10 mai 2013 par Dominique-Emmanuel Blanchard
@DEBEMMANUEL
Rien à faire, même après un demi-siècle je les aime toujours pas. C'était pas acceptable de rendre la vie comme ça : aussi triste, aussi désespérante, aussi moche. Je leur en voulais à cause de ça. Riaient jamais ces vieux-là. T'auraient refilé des idées de suicide s'il n'y avait pas eu l'autre côté de ma vie, celui de ma mère et de ma sœur et de leurs copines, à Fouras. C'est ce qui me faisait tenir. Parce qu'à Rochefort, c'était la cachot à perpète. Déjà qu'elle était pas gaie, la ville. Pas encore repeinte par Demy la place Colbert. Quand il y aurait « les Demoiselles » je serais loin. De mon temps, celui de ce début des années 60 c'était à pleurer. Je raconterai pour ma mère et la sœur, je dirai le « côté Fouras » qu'on aille pas croire que c'était tout comme ça, aussi merdique. Et ça s'écrira même pas pareil. Un autre style... C'est comme ça : faut des styles qui aillent avec le fond. J'écris dans l'humeur, moi. Dans la bile quand je le sens de cette manière, ou au contraire dans la bandaison quand y a du désir, si vous voyez ce que je veux dire.
DEB | Rochefort | 4