Jalousie.

Publié le 10 mai 2013 par Laurie6882 @laurie6882

Je n'ai jamais été jalouse.
Au contraire, jusqu'à présent, j'étais plutôt le genre de fille à dire : "Ouaiiiiis, je n'appartiens à PERSONNE et mon mec ne m'appartient PAS. On est des personnes libres et indépendantes." (Des fois, je suis vraiment une sacrée connasse)

Donc, ça c'était avant.
Avant que je ne passe la plus affreuse des soirées samedi.
Pour résumer, c'est comme si un scénariste avait mis en scène mes pires angoisses et qu'on m'avait obligé à les regarder en face de 19h à 1h du matin.

Depuis 1 an de relation, j'avais déjà eu tout le loisir de constater que les charmes de mon bien-aimé ne laissaient pas ces dames indifférentes.
Surtout qu'en soirée, Chéri, c'est le boute-en-train du groupe. Tu sais, celui qui a toujours un truc à raconter et qui fait rire tout le monde. Non pas le relou... le mec charmant, intelligent, cultivé et drôle. Celui grâce à qui tu sais que tu vas passer une bonne soirée. (je l'aime)

Bref, toujours est-il que, si j'avais déjà remarqué que certaines ferait bien de mon futur mari leur quatre-heures, tout ceci s'est toujours déroulé dans la discrétion et le plus grand respect quand elles comprennent qu'il n'y a pas moyen rapport qu'il est avec moi et qu'on s'aime pour la vie EVER.

Samedi donc, nous avions invité chez nous une quinzaine d'amis pour un repas, les uns amenant la boisson, les autres le plat, un autre l'apéro ou le dessert ... Le genre de truc à la bonne franquette que j'adore.

Tout le monde arrive, ainsi que Nadine (que nous n'avions pas invitée mais qu'à cela ne tienne : "plus on est de fous, plus on rit")

Tu m'étonnes qu'on va rire.

Nadine... J'avais déjà eu la chance de la rencontrer quelques jours auparavant et j'avais déjà remarqué qu'elle était reloue, à baver d'envie devant mon mec (Oui, c'est MON mec désormais). 

On s'affaire en cuisine pour préparer le repas puis tout le monde va prendre l'apéro sur la terrasse.
Tout le monde sauf moi qui me suis retrouvée je ne sais comment à devoir tartiner genre 1 milliard de toasts.

Une fois ma besogne effectuée, je sors rejoindre la petite tribu, et là je m'apercois non seulement que Nadine s'est mise à côté de Chéri et qu'ils sont en pleine discussion, (Nadine riant à pleines dents, les nichons à l'air)(enfin quasiment), mais que la seule et unique place restante autour de la table se situe à l'exact opposé d'eux.

Nadine me jette un coup d'oeil genre "dommage pour toi ma Chérie" et Chéri de dire "Ah mon amour, tu étais où? Prends une chaise et viens à côté de moi".
DANS TES DENTS, PETASSE.

Bien décidée à continuer l'observation de la bête avant de lancer ou non une offensive, je la joue cool et je m'installe finalement à l'opposé; on discute avec les copains, on picole, on mange etc etc ...

Tout en discutant, je la regardais du coin de l'oeil et quand je me suis aperçue qu'elle pourrait rire à tout et n'importe quoi (même s'il lui disait que suite à l'effondrement de l'immeuble au Bangladesh, le bilan s'etait encore alourdi par exemple), ça a commencé à m'agacer.

Les heures défilant et les verres de rosés s'enchainant, Nadine est passé à la vitesse supérieure. C'est bien simple, on aurait dit mon chien qui le suivait partout. Elle ne l'a pas lâché des yeux de TOUTE la soirée, nous regardant avec insistance quand on se bisoutait en douce dans la cuisine, se mettant à côté de lui dès que possible, sortant sur ses talons dès qu'il allait prendre l'air.
A un moment, on aurait même dit qu'elle était chez elle. Elle s'est mise à faire la vaisselle, à chercher des assiettes pour le dessert et à dresser la table. Genre "regarde comme je suis une bonne femme d'intérieur".
Je crois que si elle avait pu pisser tout autour de lui pour marquer son territoire, elle l'aurait fait.

Tout ceci aurait pu être drôle si je ne l'avais pas prise en grippe depuis longtemps ... D'autant que le meilleur restait à venir. La cerise sur le gâteau a été quand tout le monde s'est mis à danser, qu'elle s'est mise derrière lui (non mais allo?) et qu'elle a collé SES mains (dégoûtantes) autour de lui.

Là, j'ai pété un câble intérieur et Chéri l'a senti. Il s'est éloigné du monstre et est venu me voir :
- "Viens danser avec moi" qu'il me dit
- "J'espère que tu plaisantes"
- "Elle est lourde! si tu viens, elle arrêtera"
- "Tu crois vraiment que j'ai envie de danser, là, maintenant, tout de suite?!"

Je lançais tellement d'éclairs avec mes yeux qu'il a jugé bon d'aller dans la chambre pour discuter. 

J'ai dit : "Il se passe quoi là?"
Il a dit : "Je sais pas, elle me lâche pas!"
J'ai dit : "Ouais ça j'ai vu, t'inquiètes pas. Mais c'est normal, tu entretiens son jeu ! Tu minaudes, on dirait un adolescent"

Règle n°1 de la jalousie : Accuser celui qui n'est pas en tort et qui n'a rien fait.
Il répond "Mais t'es folle ! Elle ne me plaît pas du tout"
Je dis "Je sais ! Elle est moche! Mais là tu es donc en train de me dire que si elle te plaisait, tu foncerais"
Règle n°2 : Ne pas hésiter à détourner tout ce qui est dit.
Il dit : "Mais N'IMPORTE QUOI !!"
Je réponds : "C'est toi n'importe quoi"

Règle n°3 : Rien ne vaut une conversation entre adultes.

Il dit : "Que veux-tu que je fasse ? Je peux pas l'éviter, elle me suit partout, ou la mettre dehors, elle ne fait rien de mal."
Je réponds : "Rien de mal ?! Elle me manque de respect sous tes yeux, sous notre toit"

Règle n°4
: Ne pas hésiter à transformer une soirée entre amis en crime ignoble
.

Chéri m'a finalement convaincue de sortir de la chambre où j'avais la ferme intention de rester et la soirée s'est terminée tranquillement (j'avais pris la décision de me saouler et d'ignorer l'existance de l'ennemie).
Une fois tout le monde parti (Nadine ayant eu le culot de me remercier pour cette "super soirée")(oh mais de rien), j'ai pleuré.
Règle n°5 : Allez y à fond dans le RI-DI-CU-LE et l'exagération.

Chéri m'a serrée fort et il m'a fait des bisous même si mon nez coulait. Il m'a dit que j'étais complétement timbrée mais que j'étais la femme de sa vie.
Après on s'est couchés dans la position des petites cuillères (mais pour dormir) et on s'est serrés toute la nuit alors que Nadine a dormi toute seule dans son lit froid. 
Et ça, je peux te dire que j'ai kiffé ma race.

Et toi, jalouse ou pas jalouse ?