vendredi 10 mai 2013
Je ne suis pas allé voir ce film pour mon amour du cheval, j’ai un peu fait d’équitation adolescent et ai assisté à quelques concours hippiques mais sans un enthousiasme débordant. C’est plutôt parce que dans mon quartier, un jeudi de l’Ascension, c’était ça ou « Iron Man 3 ». Le choix a été vite fait.
Comme je connais à peu près l’histoire (et la bande-annonce permet de combler en deux minutes toutes les lacunes), c’était raté pour l’effet dramatique. Et même pire, ce film est bourré de musique pompier juste là pour arracher quelques larmes. Ce manque de subtilité m’a pas mal énervé, on se croirait dans une comédie romantique américaine.
Je continue par les scènes de concours hippiques : les ralentis sur les sauts d’obstacles, c’est bien une fois mais pas dix, voire vingt. On a l’impression que le cinéaste a trouvé une manière de filmer et, content de son effet, n’a pas cherché à aller plus loin. Cela devient lassant… Comme quoi filmer du sport n’est pas une chose évidente et demande pas mal de créativité. Mes références dans ce domaine resteront encore « L’enfer du dimanche » d’Oliver Stone et la scène du combat de boxe des « Lumières de la ville » de Charles Chaplin (et oui, j’arrive encore à caser Chaplin dans une de mes critiques. C’est bien le maître absolu. En tout cas le mien !).
Et l’histoire de l’enfant gâté, égoïste, qui n’arrive pas à trouver son chemin dans la vie ? Ok, c’est pas mal fait même si Guillaume Canet en rajoute des tonnes. Ce mec qui passe la moitié du film à tirer la gueule, il en devient détestable mais c’était l’effet voulu.
Allez, je continue. Mais qu’allait faire Jacques Higelin dans cette galère ? Une gueule ne suffit pas pour faire du cinéma. Il faut savoir jouer vrai (ou jouer faux volontairement comme chez Truffaut ou Bresson). Dès qu’il parle, cela ne va plus.
Et une toute dernière pour achever ce film : son rythme. Il est assez soutenu. C’est plutôt bien car cela évite de s’ennuyer. Mais moi, je revendique le droit à m’ennuyer, cela permet de réfléchir un peu (cela fait du bien), rentrer plus dans le film ou plutôt tourner autour. Là, on passe d’une scène intense à un autre sans avoir toujours le temps de respirer. La meilleure illustration en est une des dernières scènes. Le van transportant les chevaux de l’équipe de France est en feu, Durand sauve Jappeloup. Et hop, on passe directement aux JO de Séoul. Pas le temps de respirer.
Je suis sorti du cinéma, il faisait jour, la lumière était belle, j’étais un peu sonné comme lorsque je sors du cinéma en plein jour. Et plus je suis allé voir « Seuls sont les indomptés » qui est un vrai chef d’œuvre (critique à suivre). Comme quoi il faut toujours remonter à cheval quand on a fait une chute.