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Ces (très) chères dépenses alimentaires…

Publié le 10 mai 2013 par Edelit @TransacEDHEC

Vous n’êtes pas un spécialiste des statistiques économiques mais vous l’avez certainement déjà remarqué : les dépenses alimentaires ne cessent de croître ces derniers temps. Après les hausses records des prix du café et du cacao ces dernières années, c’est aujourd’hui au lait de devenir l’objet de toutes les convoitises et autres spéculations, entraînant au passage une facture des consommateurs toujours plus… salée. Mais quels sont les causes et effets de cette hausse ?

Non, vous n’avez pas rêvé la dernière fois que vous vous êtes rendu à votre supermarché habituel : votre panier moyen vous coûte de plus en plus cher sans pour autant acheter plus. La raison d’une telle atteinte à votre pouvoir d’achat ? Une hausse spectaculaire du prix du lait en Avril, mesurée par la FAO (organisation des Nations Unies pour l’agriculture) à près de  +15% par rapport au mois de Mars et flirtant avec les records historiques de prix du lait mondial enregistrés en 2007.

La raison de cette raison ? Il vous faudra vous rendre loin, bien loin des plaines de Franche-Comté et des verts pâturages des Vosges ou paissent en toute tranquillité les vaches françaises. Direction l’Océanie et surtout  l’Asie.

L’Océanie est en effet en proie à une sécheresse intense s’installant depuis maintenant plusieurs semaines et détruisant les réserves de nourriture de ces chers bovins ; l’effet ne se fait pas attendre sur la production de lait, en chute libre chez les agriculteurs néo-Zélandais, habituellement grands exportateurs. Une baisse de l’offre pour une demande toujours plus conséquente due à la croissance démographique a pour effet de tirer les prix à la hausse, ce que vous avez constaté.

Il est en revanche intéressant de remarquer que le marché Chinois est lui aussi responsable d’une telle hausse du prix du lait : suite aux différents scandales ayant endeuillé l’empire du milieu (6 nourrissons décédés et 300 000 malades graves suite à l’ajout de mélamine – un anti gel puissant – dans le lait), la demande de lait en poudre sain provenant des pays étrangers a explosé, créant même une frénésie spéculative et des soupçons de trafic à grande échelle… Toute une histoire.

Les effets de cette forte demande chinoise se font ressentir dans les réseaux de distribution européens, désormais sous alimentés. Espérons que cette hausse du prix de la matière première alimentaire universelle qu’est le lait profitera à nos agriculteurs, au revenu en baisse depuis des années. Rappelons que ceux qui nous nourrissent ont manifesté, ce mois dernier encore, pour sensibiliser l’opinion publique à leurs conditions de vie précaires et réclamer une revalorisation du prix du lait. Ils restent, en 2013, les agriculteurs aux revenus les plus faibles avec 20 192€ en moyenne, par exploitation et par an.

AG


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