L’impuissance qui règne. La confiance du corps médical. J’ai toujours gardé une pensée émue pour l’étudiante sage-femme qui est restée avec nous du début à la fin. Les mots, la sagesse, le temps de masser la mère de ma « future » fille, c’est un beau métier qui se dessine devant moi. Le lendemain matin j’ai même eu la chance de la croiser, lui dire juste… merci.
Puis la tête. Très vite, si vite, trop vite, tout va bien, le moment absurde ou tu comptes les bras et les jambes, tout va bien. Je lui lâche la main.
Ma fille devant mes yeux, le temps de lui donner les premiers soins, l’impuissance encore, j’assiste à la scène. Puis si vite me retrouver assis sur cette chaise, elle dans mes bras, ma fille, celle qui dans quelques temps prendra le temps de m’appeler papa, un mot qui résonne moi qui en connait pas le mien. Un nouveau rôle, sans repère pour moi. Je suis bien, nous sommes tous les trois. Il fait chaud, la pièce est enveloppée de calme.
Le 7 février 2003 à 20h02, mon destin croise celui d’une petite gonzesse qui dort dans mes bras. A jamais.