Fillon, Sarkozy, Guéant, Copé: que se passe-t-il à droite ?

Publié le 10 mai 2013 par Juan

 
Le premier sera candidat, quoiqu'il arrive.
Le second enrage, quoiqu'il confie.
Le dernier est cramé, quoiqu'il en dise.
Fillon, Sarkozy et Guéant étaient ces trois figures de la droite qui amusaient l'actualité de cette fin de semaine du pont de l'Ascension.
Fillon stresse pour 2017
François Fillon a voulu rappeler qu'il se fichait des pressions et récentes polémiques. En déplacement au Japon, l'ancien premier ministre a balancé son scud. Il ne faut pas sous-estimer, mépriser, négliger le mouvement. C'est la réponse du berger à la bergère. La bergère s'appelle Sarkozy. L'ancien monarque trépigne, il veut revenir dans le jeu, il est sûr de gagner, comme à chaque fois. Lundi, avant de filer à Las Vegas pour une conférence rémunérée par un fond spéculatif, Sarkozy avait encore lâché qu'il pensait devoir revenir. Quel scoop !
François Fillon a donc répliqué à cet ancien agité de patron qui ne rêe que de revenir dans le jeu pour la présidentielle de 2017: « Je serai candidat quoiqu’il arrive ». Et il a ensuite tweeté, puisque Twitter est devenu l'outil de communication immédiat qui remplace l'AFP, « rien de nouveau dans mes propos de Tokyo: c'est aux primaires que j'ai renouvelé ma candidature ».
Sarkozy enrage pour 2017
"François Fillon semble avoir une haute estime de lui-même au point de penser qu’il peut se présenter contre Nicolas Sarkozy" commente le blogueur Nicolas. On est effectivement presque pas surpris. Ces guerres-là se débutent tôt. Nicolas Sarkozy, en son temps, avait confié en novembre 2003 lors d'une émission de télévision mémorable qu'il ne pensait pas à l'élection présidentielle qu'en se rasant.
De son hôtel à Las Vegas, ce même Nicolas Sarkozy n'a évidemment pas apprécié les confessions télévisées de son ancien premier collaborateur.
Il le traite de "loser". Mais il explique à ses proches qu'il ne faut pas s'énerver contre cette candidature impromptue: "Etre sarkozyste, c'est accepter la concurrence, on ne peut pas lui reprocher son ambition" aurait-il dit depuis Vegas, d'après le Figaro. A Paris, ses proches taclent l'ancien premier ministre. «Rien de nouveau sous le soleil levant !» (Brice Hortefeux); "Fillon est plus préoccupé par sa carrière que par ce qu'il se passe en France" (Patrick Balkany).
Guéant sombre en 2013
Claude Guéant, l'ancien vizir de Nicolas 1er, est politiquement cramé. Sa confession, dans les colonnes du Monde mardi dernier, était presque touchante. Il espère, déclarait-il, que cette polémique ne "nuira" pas trop à sa récente affaire d'avocat qu'il a créée avec son fils François et son gendre Jean-Charles Charki.
Ils ont une spécialité, la Françafrique.
On se rappelle alors l'existence de l'ancien argentier du colonel Kadhafi, exfiltré de France vers l'Afrique du Sud malgré un mandat d'arrêt contre lui juste avant le second tour de l'élection présidentielle. Bachir Sale vivait protégé par notre DCRI quand il s'exila à Johannesburg. 
Et voici que l'hebdomadaire Le Point livre une nouvelle information de taille: le gendre de Claude Guéant a fait quelques affaires avec le fond souverain libyen quand ce dernier était dirigé par Bachir Saleh, à tel point que le journal s'interroge sur d'éventuelles nouvelles coopérations depuis l'été dernier que Guéant et Cherki sont désormais associés en affaires: "Le Point révèle qu'en 2009 l'homme d'affaires Jean-Charles Charki, gendre de Claude Guéant alors secrétaire général de l'Élysée, s'était occupé pour le compte du gouvernement tchadien de la privatisation de la société nationale de télécoms. L'entreprise sera rachetée l'année suivante par le Libyan African Portfolio, une filiale du fonds souverain libyen dirigé par... Bachir Saleh."
Belle ambiance. Tweeter &alt;=rss