The Village // Saison 1. 6 épisodes.
BILAN
Généralement, dans les séries d'époque, nous parlons de la haute bourgeoisie et de ces gens qui n'avaient à boire que du champagne et à manger du caviar. Sauf qu'à l'époque, il n'y avait pas que
ce type de personnes, il y avait aussi des gens vivants dans les campagnes, des gens moins riches mais beaucoup plus riches émotionnellement. C'est en tout cas ce que The Village
m'a fait ressentir. Cette série m'a tout simplement bouleversée. Elle a ses défauts, c'est certain, mais elle est si accomplie qu'elle nous permet d'oublier qu'il pourrait y avoir un monde
meilleur, ailleurs. Récemment renouvelée pour une saison 2 par BBC, The Village a encore de quoi nous émouvoir. La scène finale de la série m'a
beaucoup touché, car en plus de faire appel à quelque chose que l'on a déjà pu voir dans l'histoire, celle de la guerre 14-18. En effet, durant ces six épisodes nous allons suivre les années 1914
à 1920. Un choix intéressant mais qui peut aussi s'avérer être l'un des défauts de The Village.
Un peu comme avec la seconde saison de Downton Abbey qui avançait bien trop vite à travers les années et qui en avait oublié par la même occasion de prendre son temps pour nous
parler des personnages et des histoires qu'ils nous racontaient. Mais au delà de ce gros défaut de fabrication, la série parvient malgré tout à nous impliquer rapidement dans l'histoire de ses
personnages. Le pilote n'est pas vraiment le meilleur épisode de la série. Disons qu'il ne montre pas toute la profondeur de la série. J'ai largement préféré le cinquième épisode qui à mon sens
est le plus bouleversant de tous. J'ai encore la scène finale en tête et je dois avouer que je ne m'attendais pas du tout à être aussi touché par une série de cette trempe. Pourquoi ? Tout
simplement car elle ne touche pas mon monde, ou encore ce que je peux vivre au quotidien, mais elle est tellement réaliste et sa volonté de coller aux dures réalistes de la vie rurale de cette
époque m'a énormément plu.
C'est aussi le problème de juger la saison au terme d'un bilan. Il est toujours difficile de juger le tout dans son ensemble alors que quand je vous parle d'une série, je vous en parle généralement épisodes par épisodes. Du coup oui, ce dernier épisode était assez décevant. Le fait est que cet épisode ne parvient à conclure la série de façon intéressante. Bien que la dernière scène soit bonne, on sent que l'épisode brasse beaucoup d'air avant d'arriver à son but. Il y a donc tout un tas de personnages qui vont dans tous les sens, et le pathos qui est alors là pour venir embrumer l'esprit des personnages. Pourtant, un épisode auparavant, ce pathos était exploité de façon brillante par les scénaristes de la série. Alors je me demande ce qu'il s'est passé dans la tête de Peter Moffat avec ce dernier épisode quand il a décidé de l'écrire. Je pense qu'il n'avait pas vraiment envie de terminer l'histoire, et ne savait certainement pas comment venir à bout de tout ce qu'il avait pu développer.
De plus, le problème est qu'un épisode servant donc une année du fameux village empêche parfois aux téléspectateurs de prendre le temps d'assimiler tout ce qu'il se passe sauf que dans ce dernier épisode, il ne se passe pas grand chose et forcément, on se sent un peu laissés pour compte. Un peu comme quand George se pose des questions sur les casques des soldats. Ou encore Bert. Mais finalement, The Village reste une bonne surprise. Je sais que je suis un peu paradoxal dans ce que je vous dit au sujet de The Village mais au fond, la série en elle même est assez paradoxale elle aussi. Elle passe du très bon au moins bon. Ce n'est pas pourtant qu'il ne vaut pas vous jeter dessus. Si vous êtes comme moi quelqu'un qui peut être facilement touché par une série, alors vous ne serez par celle ci. Manque juste un bon season finale. Celui ci étant à mon sens assez raté et vide.
Note : 6.5/10. En bref, Peter Moffat nous offre un drama émotionnel assez fort et costaud terminant sur un dernier épisode particulièrement vide et décevant. Dommage.